Troisième opus pour ALIFAIR qui poursuit tranquillement sa métamorphose, entamée sur son précédent effort, qui l'orientait déjà vers des sonorités plus organiques et accoustiques et enfonce le clou, passant de quintet à quartet ; le sémillant contrebassiste Gautier LAURENT succédant au bondissant Fred KEMPF à la basse et au versatile claviériste Séraphin PALMERI. Les sonorités s'en trouvent plus rondes et boisées que jamais. Mais ALIFAIR n'abandonne pas pour autant sa boîte à malice ; samples et effets sonores sont toujours de la partie, même s'ils se font plus discrets ; mais y gagnent en pertinence. Assurément, ALIFAIR a mûri. La boulimie verbale de la jolie Aurore s'est posée et ses ravissantes petites histoires n'en sont que plus lisibles et toujours délicieusement poétiques, lovées sur les divines mélodies du magicien lorrain Jean-Pascal, toujours aussi précis et concentré sur ses notes. Seule ombre au tableau, les choeurs enregistrés de "l'Arbre à Plumes" pêchent par excès de gourmandise où la voix si particulière d'Aurore se suffirait amplement à elle-même ; heureusement, par la suite, ceux-ci trouvent leur équilibre au fil de l'album en intervenant de manière plus pertinente et ludique (les irrésistibles hululements du fantôme de "Hantée"...).Invité de marque de cette galette en la personne de Louis VILLE ; la "Bête des Vosges" ; l'homme qui ferait passer les cordes vocales de Garou pour celles de Patrick JUVET vient poser son grain de voix à l'occasion du bien nommé "La Belleet le Rebut", rôle sur mesure pour un artistes parmis les plus charismatiques etattachants de la scène Lorraine. Aimant à revisiter son propre répertoire, "Un Puits sans Fond" a également droit à une relecture orientale du meilleur effet. Au total, une galette fort savoureuse malgré une légère impression de trop cuit ça et là. (www.progressive-area.com)