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LA FEMME GRILLAGÉE
Pierre PERRET

  • Ref. NP2320
  • NAÏVE, 2010.

Remettre le cassoulet et autres plats roboratifs du terroir au mitan des traditions gustatives hexagonales, ou provoquer de considérables queues d'acheteurs potentiels de « Le Zizi » devant les boutiques idoines (et, en écho,la débandade des grenouilles de bénitier), aura finalement - et bien trop vite -permis de glisser l'homme de Castelsarrasin dans la commode sélection des tourlourous frisés de fin de banquet. On connaît « Lily », on salue « Blanche »,mais on revient toujours aux « Jolies colonies de vacances ». Le temps (qui passe, car il ne sait faire que cela, l'imbécile zélé) infléchit sensiblement la démarche du poète (pouet-pouet, rajouterait-il in petto) populaire, dont le titre majeur de ces dernières années reste, après tout, un virulent « La Bête est revenue » en consciencieux flingage du Front National. Ainsi de La Femme Grillagée, album défendu par des orchestrations mélancoliques (un peu comme si l'accordéon de nos séries télévisuelles des années soixante prenait ici ses aises), et fredonné d'une voix fragilisée par l'âge, mais tellement plus émouvante dans son absence de morgue égrillarde désormais. C'est à une fontaine féministe que s'abreuve aujourd'hui (comme hier) Pierrot La Tendresse : la chanson-titre, tout en ondoiements orchestraux, tend une main secourable à ces femmes grillagées qui vivent comme au Moyen-Âge, et, mieux encore, invite les voiles de l'obscurantisme à mettre les voiles. Un explicite « Femmes battues » fustige les gros bras et petites cervelles, sansomettre la responsabilité de la société (nous, hein) face à ces drames du quotidien. Et même lorsqu'il pose ses pas dans la tradition qu'il a contribué à forger (circa « Cuisses de mouche »), Perret dresse avec « Clémentine » le portrait d'une jeune femme volontaire du fondement, certes, mais avant tout digne et fière de son indépendance. Ou accorde à la femme (« La Réponse à ma vie ») la place qui lui revient légitimement : la première. Tiers-mondiste de toujours (« Les Enfants d'là-bas »), le septuagénaire n'a pas pour autant oubliéles salutaires gaudrioles (« Le Cul »), voire l'anti-cléricalisme éclairé (« La Vie du pape »). Et l'on verra comme un symbole léger que l'album s'achève par une historiette initiée comme une fable de La Fontaine, poète que Perret aime tant, et a tant adapté. Douze chansons éloignées des trépidations du contemporain, mais pas coupées de l'humanisme nécessaire pour être un honnête homme du XXIème siècle, font de La Femme Grillagée un album amical, chaleureux, grossier parfois, mais jamais vulgaire, car toujours proche de l'autre. Et confirme la place de Pierre Perret dans la petite histoire de la grande chanson francophone. (Christian Larrède sur www.music-story.com)

Interprètes

Pistes

  • 1 La femme grillagée
  • 2 Chanson minable
  • 3 La vie du Pape
  • 4 Femmes battues
  • 5 La mère des cons
  • 6 Les enfants d'là-bas
  • 7 Le cul
  • 8 Sauvage
  • 9 Ainsi parlait mon grand-père
  • 10 Clémentines
  • 11 La réponse à ma vie
  • 12 Un jour ça va