Rien d'étonnant à ce qu'un groupe se forme dans le paysage musical actuel, un de plus dirons-nous. El Club n'est cependant pas un groupe comme les autres: les membres fondateurs sont Gildas Arzel, Erick Benzi, Michael Jones et Christian Séguret. Mais qui sont-ils ? El Club est né lorsque ces 4 musiciens, dont les parcours se croisaient sans cesse ces dernières années, ont décidé de vivre l'aventure en commun. Comblés par leurs carrières hors norme (carrières solos à succès, collaborations avec Goldman, Cabrel, Garou, Aufray, Clerc, Dion, Iglésias, etc.), forts de leurs expériences et de leur savoir-faire, ils se sont retrouvés à travers El Club pour jouer en toute convivialité, sortir les guitares, mêler les voix et refaire le monde, libérés de la course à la réussite et à la reconnaissance. El Club c'est donc un groupe, mais c'est aussi un premier album: Plus fort que ça. On reconnaît sans effort cet univers musical qui nous est si familier (trop peut-être ?) dans la chanson française (à la Goldman, Cabrel, Clerc, etc). Mais cet univers trop lisse est heureusement teinté d'un arrière-fond américain où un style folk/country (Elle écrit, La chaleur du sud) se mêle à du gospel (Toi) et du boogie-woogie (Ce que j'aime). Les quatre guitares sont accompagnées d'autres instruments, plus étonnants, telsque le banjo, le sitar, le dobro, la mandole et l'irish bouzouki qui donnent à l'ensemble de nouvelles couleurs. Mais la nouveauté s'arrête là... L'album, au final, est artistiquement trop propre et trop bien chanté. Les textes sont d'une poésie fleur bleue qui ne colle pas à leur maturité. On est à deux doigts du "ringard". Impression due probablement au fait qu'ils se démarquent totalement des groupes actuels, où la musique n'est qu'individualité, colère ou superficialité. Rien de tout cela chez El Club et ses quatre musiciens de talent: le plaisir de la musique et de la création domine. Ils ont malgré tout le mérite d'apporter un petit vent frais à la scène musicale française grâce auquel souffle la bonne camaraderie d'antan. Petit vent frais, certes, mais malheureusement prévisible et si peu novateur, malgré la richesse de ces talents réunis... (Sélyne Bourleau pour www.ramdam.com)