C'est sur des cuivres puissants que débute Y'a Basta, avec une déferlante de riffs qui marque le côté festif des Caméléons. "Comme s'il en pleuvait" alterne un chant en français et en espagnol, avec une énergie communicative chère au groupe, réputé pour tout ce qu'il dégage sur scène d'énergie communicative. On a donc là un titre typiquement Caméléons avec un texte mordant évoquant entre autres des charognards qui vont nous bouffer. Sur cet album les textes privilégient le français et les 13 titres offrent une diversité assez marquante. On passe de titres ska-punk, à des titres rock sur "les dix doigts" voir punk sur "adieu Chantal" à un titre qui vire au slam, avec une rythmique imposante sur "écolo", dont le texte très engagé se moque de notre société aseptisée. On ne pourra reprocher au groupe de revendiquer une certaine liberté qu'il s'abstient depuis ses débuts en sortant des albums sur son propre label et en tournant sur les scènes européennes. C'est peut être aussi ce qu'ils ont souhaité avec cet album qui part dans plusieurs directions. Et le groupe ne s'appelle t'il pas, Les Caméléons ? "Juke-box' nous offre même un mélange de reprises des années 80, avec par exemple 'cargo de nuit' d'Axel Bauer, et un refrain célèbre "j'aime regarder lesfilles qui marchent sur la plage". "Y'a Basta" reste donc pour certains titres dans la tradition Caméléons, comme "la muneca" et "America latina", avec un chant espagnol. Mais le groupe s'affirme aussi comme un groupe punk-rock avec un "adieu Chantal"rapide et percutant, dont l'intro donne un petit côté électro que l'on oublie vite alors que la voix révoltée s'emporte avec des riffs incisifs et une ryhtmique punk. C'est avec un titre explosif "chanson à Fab", un titre percutant, entraînant, unhymne au rock qui cite les Shériff, les Wampas, et Les Stray Cats, avec un solo rock'n'roll vraiment excellent, une ryhtmique déchainée et un refrain de marins qui invite au chant et à l'union : " faudra bouger tous à l'unisson, le rock'n'roll c'est tout à fond". Les Caméléons ne sont donc pas près à lâcher prise, et tant mieux. (Guillaume Joubert - www.rocknfrance.com)