Camille Claudel est passionnée par la terre qu'elle malaxe, par la pierre qu'elle cisèle à l'image de ses émotions. Plus rien n'existe alors sinon son père, soutien et refuge à la fois, et son frère avec qui elle entretient une relation complice et ambiguë. Et Rodin, le maître, l'amant, le pilleur, l'ennemi. Il a tout donné à Camille mais lui a tout pris aussi, dans une relation d'affrontement, passionnelle et destructrice, qui va la conduire à la folie. L'histoire d'une femme dont le talent fut englouti par la renommée de Rodin et qui sombra dans l'oubli pour avoir voulu vivre en dehors de son temps. L'interprétation d'Adjani, moteur du film, est éblouissante. Si Depardieu ôte parfois un brin de crédibilité à son personnage par une composition un peu théâtrale, Alain Cuny est superbe dans le rôle du père. La photographie est remarquable et la caméra se comporte comme un sculpteur, à la recherche du profil des choses, des corps et des objets, dans la lumière.

Le film est présenté en deux cassettes. Première époque: Rodin. Deuxième époque: Camille.