C'est Alain Robbe-Grillet qui prête sa plume à Resnais pour le scénario de son film le plus célèbre. Le réalisateur réussit à rendre l'image souveraine, explorant à l'infini les possibilités formelles d'un art souvent réduit au théâtre filmé. Il accompagne l'ensemble d'une déconstruction systématique de la narration (proche de l'univers de l'écrivain), laissant ses personnages anti-naturels errer de couloir en couloir, de chambre en chambre, face à un unique jardin, entre le surréalisme et l'épure philosophique. Et comme une mélodie, la voix de Delphine Seyrig. Le film a reçu le Lion d'Or de la Biennale de Venise et le Prix Méliès en 1961.