Afrique du Sud. En janvier 1879, à Pietermaritzburg, capitale du Natal, le haut-commissaire Sir Bartle Frere et le commandant en chef des armées britanniques, Lord Chalmsford, décident d'envoyer au roi zoulou Cetshwayo qui a massé ses forces sur la frontière, un ultimatum dont les conditions sont une véritable déclaration de guerre. Peu après, les Anglais, auxquels se sont joints des volontaires Boers, des pionniers tel l'aristoctate Vereker, et la cavalerie du colonel Durnford, franchissent la Buffalo River et pénètrent en territoire zoulou. C'est alors que des désaccords surgissent au sein de l'état-major: Durnford redoute une attaque surprise venant du nord tandis que Chalmsford est persuadé que le gros de l'armée ennemie se trouve concentré à l'est, à Ulundi. Un fermier affirme avoir découvert par hasard les troupes de Cetshwayo près d'Isandhlwana, confirmant l'idée de Durnford. Mais Chalmsford, indifférent, continue d'avancer, ne laissant que 1.300 hommes à Isandhiwana. Le 22 janvier 1979, 25.000 guerriers zoulous déferlent sur le camp anglais... Cy Endfield, ici scénariste et par ailleurs réalisateur et scénariste de "Zulu" (1963) qui raconte la bataille de Rorke's Drift, dénonce avec virulence la rigidité des principes britanniques, l'étroitesse de vue des dirigeants, le racisme inné et la soif de gloriole des aristocrates. Le film fut vanté pour sa rigueur presque documentaire (certaines scènes sont parlées en langage zoulou et sous-titrées) et son propos à la fois honnête et respectueux sur le plan historique. Filmé au coeur du Natal, sur les lieux véritables de l'action, cette superproduction de huit millions de dollars employa quelque douze mille "extras" de nationalité Zoulou - les descendants mêmes des guerriers d'Isandhlwana - pour qui le massacre du film était une revanche spectaculaire. Jusqu'au jour où l'on découvrit que les figurants employés sur le film étaient payés un salaire équivalent à 1,50 livre sterling par jour...