Le 5 septembre 1972, à Munich durant les Jeux Olympiques, un groupe de Palestiniens prend en otage onze athlètes israéliens. Leur demande: la libération de 200 prisonniers arabes. Mais l'opération tourne au bain de sang, menant à l'assassinat des onze sportifs. Immédiatement, le gouvernement israélien de Golda Meir monte une vengeance secrète visant à abattre les commanditaires de la prise d'otage. Avner, agent du Mossad, est désigné leader d'un groupe de cinq hommes dont chaque membre sera affilié à une spécialité. Parcourant le monde, l'escouade élimine les responsables de Munich grâce aux informations livrées par un Français, Louis. Mais peu à peu, la responsabilité morale qui pèse sur les épaules d'Avner et de ses hommes devient insupportable... Une évocation romancée des sinistres J.O. de Munich et de la vengeance de l'ombre qui s'ensuivit co-écrite par le dramaturge Tony Kushner, connu pour son écriture sans compromis. "Ne laissant jamais la place au manichéisme ni à la moindre sensiblerie, Spielberg se lance ici dans un lent et détonant travail d'analyse psychologique et politique. Le scénario, à la précision clinique, dépeint ainsi avec une redoutable férocité et un engagement à peine dissimulé les mécanismes qui poussent les peuples à s'entredéchirer, mais aussi la vulnérabilité morale de l'individu entraîné dans cette lutte. Des dilemmes moraux parfaitement relayés par des comédiens saisissants, se fondant tous dans un casting international malin, grâce auquel Spielberg prouve qu'il est toujours un inventif directeur d'acteurs. Mais si "Munich" frappe si fort, c'est aussi par la grâce d'une réalisation stupéfiante, privilégiant une mise en image âpre et réaliste, qui s'aligne sur les classiques du cinéma américain des années 70. Spielberg en tire toute la sève nécessaire à l'intelligence de son récit: la violence y est insoutenable et les non-dits passionnants. Il parvient même à insuffler à son film une légère dose d'ironie et de sexe, deux pans souvent absents de son cinéma. Oeuvre d'une maturité poignante, "Munich" parle aussi bien plus que du conflit israélo-palestinien et Spielberg, en démocrate avisé, se permet un parallèle édifiant avec les États-Unis post "onze septembre", rendu implacable par la force d'un dernier plan discret. Qui a dit que Spielberg ne s'engageait jamais?" [www.monsieurcinema.com]

Introduction par S. Spielberg - Munich: la mission, l'équipe.