De passage sur une île espagnole, au cours de l'expédition française pour rétablir l'autorité du Roi Ferdinand VII, le général français de Montriveau retrouve Antoinette de Langeais dans un couvent. Il la cherche depuis cinq ans. Cinq années depuis lesquelles elle a disparu. C'est au cours d'une soirée mondaine parisienne que ces deux-là s'étaient rencontrés, et que s'était entamée entre eux une longue suite de rendez-vous. La curiosité de la découverte avait vite laissé place à un jeu de séduction entre eux. Un jeu cruel des sentiments, où tous deux ont laissé beaucoup, et peut-être tout. Jusqu'à en devenir éperdus d'amour...

"Une tourmente de sentiments que Jacques Rivette revisite avec une précision impressionnante. Car le cinéaste, loin de verser dans l'illustration littéraire en costumes, magnifie le chassé-croisé amoureux de deux êtres qui n'osent vivre leur amour. Les mots nourrissent cette longue descente en enfer sentimentale, traversée d'allers et venues en appartement, et de froissement d'étoffes. Mais les sentiments étouffent et Rivette excelle à filmer une prison en clair-obscur (magnifique photographie de William Lubtchansky), dont les deux oiseaux sont les proies. Sa caméra scrute les atermoiements et capte le moindre détail. Si le titre évoque une comédie de boulevard ou un avertissement mystérieux, il n'est pourtant question que de tragédie. Mais on rit parfois devant les minauderies de la Duchesse, ou la drôlerie du fidèle Vidame (succulent Piccoli). Des respirations qui aident les coeurs à battre. Derrière leurs étoffes, Jeanne Balibar et Guillaume Depardieu excellent. L'une dans l'amour masqué, l'autre dans la passion consumée. Un bouleversant pas de deux décalé, et savamment orchestré." [d'après www.monsieurcinema.com]

Une adaptation d'une fidélité absolue à l'oeuvre source - le titre du film est celui initialement prévu par Balzac pour le roman - qui procède d'une mise en images scrupuleuse et méthodique afin de restituer l'essence même de l'oeuvre littéraire.

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