Sortis dans l'ombre de "La haine", des films comme "État des lieux" ou "Raï" méritent que l'on s'y arrête. Ces "banlieue-films" seront fatalement regardés comme des documents sociologiques, voire récupérés malgré eux - comme ce fut le cas pour "La haine" - par un phénomène de mode dans l'univers cinématographique français. Mais le film de Thomas Gilou s'acquitte plutôt bien de cette mission de constat. S'il n'apprend rien de nouveau sur ce milieu, il offre par contre un catalogue assez convaincant des problèmes de la communauté beur en banlieue, à travers une galerie de portraits-types: Djamel, qui veut s'en sortir et se sent responsable de son frère Nordine, aspiré dans le cercle de la drogue et de la délinquance; Aziz qui, craignant le déshonneur, veille jalousement sur la virginité de sa soeur Sahlia, interprétée par Tabatha Cash, convaincante dans son rôle de composition. "Raï" a obtenu le Premier prix et le Prix d'interprétation masculine au 48ème festival de Locarno.