ARGENT AMER
Bing WANG
- Ref. TJ0755
- Produit en 2016, France, Hong-Kong.
- Langue CH st. FR, FM. Durée :156'.
À peine sortis de l'adolescence, Xiao Min, Ling Ling et Lao Yeh ont des rêves plein la tête. Quittant leur village du Yunnan, ils partent grossir la main-d'oeuvre de Huzhou, une cité ouvrière florissante des environs de Shanghaï. Soumis à la précarité et à des conditions de travail éprouvantes, ils veulent quand même croire en une vie meilleure.
"C'est encore dans la région stratégique du Yunnan que s'ouvre Argent amer, pour se pencher sur un autre type de migration : celle des ruraux des provinces les plus démunies vers les grands centres ouvriers qui en aspirent la main-d'oeuvre. Après un tremblement de terre dans leur village, deux soeurs et un frère se lancent pleins d'espoir dans le long voyage en train, de plusieurs milliers de kilomètres, qui doit les mener à Huzhou, de l'autre côté du pays. Une fois sur place, la caméra de Wang Bing les suit, se pliant aux impératifs d'un labeur exténuant, n'y résistant pas toujours, puis les perd de vue, pour embrasser une réalité plus vaste, celle d'un marché textile en pleine mutation, où le travail est devenu la principale variable d'ajustement au spectre de la concurrence mondialisée. Un tel document sur l'aliénation au travail aurait pu n'être qu'un laborieux relevé des atteintes et des préjudices subis par les ouvriers. Mais le génie de Wang Bing est de ramener son sujet à la persistance d'un motif qui le porte à un degré supérieur. Ainsi, Argent amer s'avère-t-il, en même temps qu'un témoignage frappant sur la condition ouvrière, un grand film sur le sommeil, plus précisément sur l'engourdissement comateux qu'un travail sans limite insuffle au corps et à la conscience." Mathieu Macheret, in Le Monde, 22/11/2017
Un livret de 28 pages accompagne cette édition : synopsis, extrait d'un texte de Stéphane Lagarde, conversation entre Wang Bing et Alain Bergala, fiche technique, courte bio, filmographie.