Ce coffret réunit trois films où se croisent fiction et documentaire. Obsession du jeu, du pouvoir et de l'évolution, réflexion sur les comportements dans leurs extrêmes les plus antinomiques, font de Barbet Schroeder un cinéaste à part dans le paysage cinématographique français. "Général Idi Amin Dada, Autoportrait" ; "Koko, le gorille qui parle" et "Tricheurs" possèdent chacun une motivation et un engagement qui tendent à rendre compte de l'état de la société contemporaine, avec désenchantement et lucidité.

1. "Général Idi Amin Dada, Autoportrait" (1974 - 86 min) - Tour à tour naïf ou lucide, drôle ou inquiétant, illuminé ou sûr de sa force physique et de la mission qu'il doit accomplir, Amin Dada n'en finissait pas d'intriguer, sinon d'inquiéter. Il était celui qui acclamait Hitler et faisait disparaître des milliers de personnes... Plus qu'un simple portrait, ce film est une analyse de la dictature stupéfiante et percutante, une grande caricature du pouvoir dans ce qu'il a de plus effrayant.

Suppléments : L'Ouganda au temps de Dada (5 min) - Entretien avec Barbet Schroeder par Jean Douchet (21 min) - "Idi Amin Dada, Général ubuesque" (entretien avec Thierry Michel - 18 min).

2. "Koko, le gorille qui parle" (1978 - 77 min) - Koko est un gorille de 7 ans. Penny Patterson, étudiante en psychologie, s'est fait confier Koko par le zoo de San Francisco. Elle lui apprend depuis son jeune âge le langage par gestes des sourds et muets. L'un des vieux rêves de l'humanité se concrétise : un animal parle avec l'homme... En suivant l'évolution et l'apprentissage d'un animal, Barbet Schroeder livre une vision intrigante des rapports homme-singe et va jusqu'à dynamiter les principes de l'éducation traditionnelle. Mais la science ne devrait-elle pas s'instaurer parfois certaines limites ?...

Suppléments : Entretien avec Barbet Schroeder par Jean Douchet (19 min) - "Koko qui ? Que ? Quoi ?" (entretien avec Frédéric Joulian, éthologue et maître de conférences à l'EHESS - 16 min) - Bande-annonce.

3. "Tricheurs" (1984 - 91 min) - À Madère, Elric quitte la roulette après avoir perdu une somme considérable. Il croise Suzie, une femme au blouson marqué par le chiffre 7. Fasciné par ce hasard, il voit en elle un signe de chance et de gain possible... La fièvre du jeu vue par Barbet Schroeder. Lorsque le hasard est dépassé par la triche, c'est la continuation du jeu par d'autres moyens qui s'affirme. Un tourbillon psychologique interprété par le duo Jacques Dutronc - Bulle Ogier.

Suppléments : Entretien avec Barbet Schroeder par Jean Douchet (20 min) - "Jouer n'est pas tricher" (Serge Minet, thérapeute à la clinique du jeu et auteur de "Plaisir du jeu : entre passion et souffrance", parle de la pathologie du jeu - 17 min) - Bande-annonce.