Entre 1987 et 1991, la Sept puis Arte ont diffusé douze films, douze "leçons particulières de musique" - à l'origine intitulées "Une leçon particulière de musique avec..." - initiées par Olivier Bernager (producteur à France Musique) et François Manceaux (metteur en scène). Loin de se contenter de simples "masterclasses", cette série nourrissait des ambitions esthétiques et documentaires clairement affichées: lieux prestigieux souvent en rapport avec le thème de la leçon, soin particulier apporté à la lumière et aux cadrages, scénarisation du déroulement des leçons qui sont de véritables petits films sur la musique et son apprentissage. Discrète et sobre dans ses mouvements, la caméra ne cherchait pas à divertir mais à témoigner. Pour les initiateurs de cette série, il s'agissait de saisir sur le vif l'art des interprètes parmi les plus importants de notre temps en situation d'enseignement (et de concert dans une moindre mesure). Ces films dévoilent les rouages de la transmission entre le maître et le(s) jeune(s) interprète(s) en devenir...

Ces leçons présentent quelques-unes des oeuvres majeures pour le cor et montrent un homme littéralement "passionné" tant par son instrument que par la transmission de son savoir. Filmé dans un souci de précision par le réalisateur Heinz Peter Schwerfel, l'enseignement de Hermann Baumann mêle étroitement les questions de style, de technique et de goût personnel, dans un équilibre à la fois efficace et libre.

Hermann Baumann (né en 1934 à Hambourg) est l'un des virtuoses du cor les plus brillants et atypiques de sa génération. Ce n'est qu'à l'âge de dix-sept ans qu'il se consacre sérieusement au cor, après avoir pratiqué le chant et la batterie jazz. Sa victoire au concours ARD de 1964 marque un tournant dans sa carrière; il abandonne l'orchestre pour partager son temps entre une carrière de soliste et l'enseignement. Il s'installe à la Folkwang Hochschule de Essen en 1966 et y occupera le poste de professeur jusqu'en 1996.