La collection "Carnets d'ailleurs" (en vidéos sous la nomination "Voyages, voyages") invite un réalisateur à filmer seul une ville, une région ou un pays, en toute liberté, au gré de ses impressions et de ses émotions instantanées. En quelques séquences, il raconte son voyage à la première personne et donne à partager ses moments forts. Le dispositif technique est le plus léger possible; les petites caméras numériques permettent aujourd'hui de nouvelles écritures documentaires.

1. "Venise" (1999): Au rythme des déambulations du réalisateur, une découverte de Venise, ville fascinante qui n'en finit pas de mourir. Visite du ghetto à l'architecture particulière, des quartiers de San Paolo et de San Marco avec leurs palais gothiques et leurs marchés flottants sur les canaux; traversée de la cité déserte; images de visages vénitiens perdus au milieu de la lagune; recette d'un risotto dans les allées d'un marché; évocation du premier travelling de l'histoire du cinéma; dégustation d'un vin magique au goût de cerise; balade sur l'île de San Michele; folie d'une partie de ballon dans un stade posé sur l'eau et surtout recherche d'une petite fille disparue dans un vaporetto (petit bateau qui joue le rôle de bus). (Benoît Cohen)

2. "Trieste" (2001): Un voyage entre l'Italie et l'Autriche-Hongrie... "Venant de Venise, le train s'approche de Trieste. Sommes-nous toujours en Italie? Certes, le café s'y prend "stretto", mais l'empire austro-hongrois dont Trieste était le grand port a laissé beaucoup de traces, et la Slovénie n'est qu'à quelques pas. La "bora" souffle fort et c'est dans sa quête que le réalisateur tente de comprendre ce qui sourd dans l'atmosphère de la ville. Il filme les chats noirs, les cafés, le port, un établissement balnéaire avec les hommes d'un côté et les femmes de l'autre, les plages, une promenade en bateau, la bénédiction des chiens, les montagnes de Trieste, une cantine sociale, et puis, encore un port... Pourquoi voyager? Le voyage peut être le stimulant nécessaire pour réveiller des sentiments qui dans la vie quotidienne sommeillaient. On passe alors des jours à visiter des églises, des plages, un vieux port et il ne vous reste de tout cela que le bruissement d'une robe de mariée." (Christophe Derouet)

3. "Bologne" (1999): "Aux sorties de messe, face à la cathédrale, flottent encore quelques drapeaux rouges..." Jean-Christophe Ballot part à la rencontre de Bolonais qui évoquent l'histoire d'une ville qui a toujours été écartelée entre tradition et rébellion, tiraillée entre l'Eglise catholique très présente et le parti communiste très actif. Bologne est une cité animée par une vie intellectuelle et culturelle intenses comme en témoignent de nombreux lieux: l'Université, la Casa dei Pensieri, l'Ecole de Médecine, la Bibliothèque, l'Académie des Beaux-Arts, le Cercle lyrique, les galeries d'art,... C'est la ville de Pier Paolo Pasolini, de Ugo Bassi, du journal "L'Unita" mais aussi le coeur du mouvement national gay. En suivant les arcades typiques de la ville, le cinéaste nous emmène dans une balade faite de contrastes.