Ville monstre, ville d'art, ville sédiment, Kinshasa est d'abord tumulte. Le film est une course haletante, comme celle des Kinois en quête d'un hypothétique moyen de transport : train, camion, taxi-bus, sans oublier la fameuse "ligne 11" empruntée chaque jour par des millions de piétons... Car, à Kinshasa, bouger, c'est vivre ; et vivre, c'est se débrouiller. La capitale congolaise dégage une énergie vitale exceptionnelle, dans un choc perpétuel entre dureté urbaine et beauté humaine, dans une amnésie ambiguë qui gomme à moitié, mais à moitié seulement, les traces de l'ère coloniale.

Kinshasa est un épisode de la collection "L'Écume des villes" : des films documentaires brossant le portrait de villes du monde entier.

Le principe de cette collection est le suivant : un cinéaste muni d'une petite caméra numérique découvre une ville à travers quelques personnages jouant le rôle de passeurs. Il donne la ville à raconter à ses seuls habitants. La célébrité ou l'anonymat de ces passeurs importe moins que leur talent particulier à nous rendre leurs décors moins étrangers. Grâce à leurs itinéraires croisés, l'identité singulière de la ville surgit peu à peu de ce collage de séquences subjective.