Akosse Legba, une jeune femme togolaise a été victime d'esclavage moderne. Un luxueux appartement parisien est le théâtre des réminiscences de son passé. Ainsi, dans les pièces vides résonne sa voix qui raconte les conditions de sa venue en France, ses souffrances et comment un fragile processus d'affranchissement s'est lentement mis en place, grâce aux objets qui constituaient son environnement quotidien. En filmant ces objets, Brahim Fritah nous fait découvrir la relation qui s'est nouée entre elle et son univers domestique, pendant les deux ans de son emprisonnement. Et au fil du récit, à travers ces objets, des souvenirs lointains ressurgissent, dès lors nous plongeons dans les méandres de son passé, quelque part dans un petit village au Togo...

"A l'instar de Chris Maker, qui dans le classique du court "La Jetée" avait construit une fiction à partir de photos, Brahim Fritah réalise avec "La Femme seule" un documentaire bouleversant. Pendant que les clichés défilent, parfois en alternance avec des plans d'un appartement dont on comprend au fur et à mesure qu'il constitue le lieu du crime, une jeune togolaise témoigne en voix off de sa souffrance d'esclave moderne. Le cinéaste avance avec une grande pudeur, utilisant un flou protecteur. Il permet surtout aux mots de commencer à soigner les maux d'une victime de la violence et de l'exploitation au quotidien." Michaël Melinard, l'Humanité 2 février 2005.

Note: Cet essai documentaire a obtenu de nombreux prix: Prix spécial du Jury du Festival de Clermont Ferrand 2005, Prix de la meilleure création sonore au festival de Caen 2005, Prix de qualité 2005 CNC, Prix du meilleur documentaire au 56e festival de Montecatini 2005, Grand prix au Festival de Saint-Paul 3 Châteaux 2005, Prix du jury et Prix du public de la compétition documentaire du 6ème Festiv'art à Limoges, nominé aux lutins 2006, Prix du Jury pour le meilleur film documentaire au 3e Festival Bos'Art de Bologne (Italie).

Compléments DVD (46'): "Le Train", court-métrage (18') - Interview de Akosse Legba (14') - Interview du réalisateur par Jacques Kermabon (14').