Quand le mambo explose dans les années cinquante, il provoque une onde de choc qui se propage à la vitesse du "son" à travers les salles de concert et les dancings du monde entier: une épidémie vite baptisée "mambomania". Musique hybride par excellence, le mambo est le fruit de la rencontre détonnante entre l'Afrique et la Caraïbe, de la fusion harmonieuse des tambours avec les cuivres; une forme d'expression afro-antillaise qu'on entend à Cuba pour la première fois, bien avant la révolution, alors que La Havane était encore le "lupanar des Amériques". Précurseur, le musicien cubain Perez Prado, bientôt sacré "Roi du mambo" fut le premier à tirer profit des moyens de diffusions - disques, radio, cinéma, télévision - qui se mondialisent en ces années d'après guerre. Mais le mambo, c'est aussi l'écho sensuel de la société de consommation naissante, avide de jouir et de s'amuser.