Thomas Lacoste a déjà réalisé des séries d'entretiens pour des projets comme "L'autre campagne" (2007), ou "Université le grand soir" (2007). Il revient en ce printemps 2012, avec "Penser critique. Kit de survie éthique et politique pour situations de crise(s)", regroupant 47 entretiens, dont le premier volume (sur trois) est consacré au thème "Travail, crise et luttes sociales".

Chaque entretien dure entre 10 et 120 minutes. Tour à tour, sociologue, philosophe, magistrat, psychanalyste, syndicaliste... traitent du travail, de son évolution sur les trente dernières années et esquissent des solutions.

DVD 1:

1. Christophe Dejours, "Penser le travail, une urgence politique" (2007 - 46') : psychiatre et psycho-dynamicien du travail, Christophe Dejours revient sur le retour en force de la valeur travail dans les discours des candidats à la présidentielle de 2007 et sur ce que cela cache... Comment exalter le travail tout en laissant le sous-emploi se développer, et les nouvelles organisations du travail détruire les collectifs ?

2. Christophe Dejours, "La centralité du travail" (2007 - 10') : Christophe Dejours développe dans cet entretien la reconnaissance de la centralité du travail dans la construction de l'identité des individus, mais aussi dans la bonne marche de la cité.

3. Patrice de Charrette, "Le Droit du travail" (2009 - 28') : Patrice de Charrette, magistrat, aborde cette thématique sous plusieurs angles; le droit du travail envisagé comme un rapport de force, le droit du travail et l'Europe, la souffrance au travail, et la question de l'indépendance de la justice.

4. Robert Castel, "La société du précariat" (2007 - 27') : une société du précariat s'impose petit à petit au dépend de la société du salariat qui garantissait un statut et des protections au travailleur. Robert Castel, sociologue, qui a beaucoup fait pour que le rapport au travail ne disparaisse ni de nos façons de comprendre les transformations du capitalisme, ni de nos réflexions sur ce que pourrait être une véritable refondation sociale, définit ici les enjeux du social aujourd'hui, au regard d'une évolution inquiétante dans laquelle les rapports de force ne sont pas favorables.

5. Robert Castel, "La Question sociale" (2007 - 18') : d'une actualité brûlante et récurrente, la question sociale était pourtant absente de la campagne électorale de 2007... Si l'on a beaucoup parlé du travail, peu de choses ont été dites sur les protections sociales qui lui sont adossées.

Compléments DVD 1: Patrice de Charette, "L'affaire de Charette" et le syndicat de la magistrature de face à "l'affaire". (8 min)

DVD 2:

6. "Mettre en cause" (2010 - 104') - Luc Boltanski nous parle de sa rencontre avec Bourdieu, professeur puis "collaborateur" de 1969 à 1975. Boltanski est un de ces sociologues hors mainstream, avec une constellation intellectuelle plus large que ses confrères.

7. "Corruption et criminalité économique et financière" (2009 - 42') - Le juge Renaud Van Ruymbeke traite de ce sujet épineux à travers l'affaire Urba et celle des frégates de Taïwan. Il soulève également plusieurs points : l'appel de Genève, l'importance de réformer le système, l'affaire Denis Robert et la liberté de la presse, et le rôle des citoyens et l'exigence démocratique.

Complément DVD 2 : Charles Piaget, "La lutte pour des droits nouveaux dans les entreprises" (6 min)

DVD 3:

8. Étienne Balibar, "L'ébranlement 68" (2009 - 74') : philosophe, professeur émérite à l'Université de Paris X Nanterre et Distinguished Professor of Humanities à l'Université de Californie à Irvine aux États-Unis, Étienne Balibar revient sur une période de "transition", en l'abordant sous différents angles : un processus révolutionnaire ? / Althusser et ses élèves / une grève ouvrière / une phase d'extension du capitalisme / une culture ouvrière / l'après 68 dans les sciences, une pépinière conceptuelle proliférante / vers un fédéralisme européen.

9. Charles Piaget, "Lip, une école de la lutte" (2009 - 131') : Charles Piaget, responsable syndical chez Lip, revient sur les mobilisations passées autour du travail. Pour ce faire, il retrace l'historique de la manufacture Lip, d'où sont nés son combat et le collectif de défense des droits des ouvriers, en énumérant, entre autres, les grèves de 68, véritable période de transition, les tensions à la tête des appareils syndicaux, les forces syndicales en présence et le comité d'action, la place des femmes, le plan Giraud, l'arrivée de Claude Neuschwander, et les intérêts collectifs et singuliers. Il nous livre son ressenti quand le pouvoir exécutif a décidé de briser Lip, et les débuts vers un capitalisme financier qui n'a cessé d'empirer.