Artiste incontournable de la scène contemporaine, Matthew Barney a réalisé avec le "Cremaster Cycle" une oeuvre d'art particulière, au croisement du cinéma, du théâtre et des arts plastiques.

A travers "The Order", une séquence du "Cremaster 3", Matthew Barney dépeint un univers excentrique, déconcertant et baroque, où prolifèrent fantasmes et mythes. L'artiste, "The Entered Apprentice", gravit les cinq étages du musée Guggenheim de New York. A chaque étape, il se heurte à un nouvel obstacle issu des cinq épisodes du "Cremaster Cycle" qui sont rejoués métaphoriquement.

Compléments DVD: Commentaire du réalisateur - Versions remixées de la musique: 10 pistes remixées par Agnostic Front et Murphy's Law.

Durée du film 31' - Durée du film en navigation multiangle 120'. A noter que cette version de navigation, constituée de cinq séquences vidéo et audio simultanées correspondant aux cinq niveaux de "The Order", permet de passer au cours de l'ascension de l'un à l'autre des niveaux et de découvrir des extraits inédits dans la version du film.

Les cinq films "Cremaster" - terme anatomique désignant le muscle qui soutient les testicules - ont été réalisés de 1994 à 2002 dans un désordre organisé du n°4 au 1, 5, 2 jusqu'à l'opus 3, apothéose finale de plus de trois heures. Ces "délires" visionnaires ainsi que des sculptures, des performances, des photographies et des installations constituent l'oeuvre éclectique de l'artiste new-yorkais ultra-côté Matthew Barney. Ce jeune homme surdoué, dont l'apparence athlétique et austère cache une personnalité un brin perverse, dévoile dans ses films les fondations d'un art futuriste en construction. Contrôlant la production, l'image, la musique, les décors et costumes, il complète son emprise totale sur ces projets en jouant dans la plupart des Cremaster ou en y plaçant des éléments autobiographiques. Ainsi il s'expose, s'abandonne, s'analyse et pousse son corps à bout dans des mises en scènes baroques comme d'autres artistes, de Cindy Sherman à David Nebreda.

S'opposant à tout récit linéaire et donc à toute lecture univoque, Matthew Barney développe dans ses films une iconographie aux références multiples. Chaque épisode s'inscrit dans des topos spécifiques tels l'Ile de Man, les lacs salés de Bonneville dans l'Utah ou la ville de Budapest. Pour chaque Cremaster, identifié par un blason et une couleur propres, l'artiste s'inspire d'époques et de genres spécifiques. Ainsi, son imaginaire peut-il mêler mythologie grecque et athlétisme professionnel, cinéma hollywoodien et art de la magie, psychanalyse et musique hardcore.