Index est un label DVD autrichien visant à la diffusion via ce support de films issus de la très riche filmographie des cinéastes et vidéastes expérimentaux de ce pays. Quinze premiers DVD sont sortis fin 2004, tous caractérisés par la qualité de la présentation, tant en matière de forme (jaquette) que de contenu (un livret bilingue allemand/anglais accompagne systématiquement chaque sortie).

Le travail photographique et cinématographique de Lisl Ponger dresse, au sens propre, des "états de lieux". Par le biais de la caméra, de l'acquisition des images, d'une réflexion sur les fonctions de représentation de la photographie et du cinéma, elle interroge le paysage et la géographie dans une perspective historique. Ses oeuvres sont caractérisées par la préminence de ce qui n'est plus présent, ce qui est déjà absent.

1. 1. "Passagen" (1996 / 11') dresse un portrait kaléidoscopique de Vienne comme un noeud de flux qui en partent - émigration - ou y débouchent - immigration... À partir d'images 8mm ou Super 8, collectées puis gonflées en 16mm et de témoignages en voix off, elle esquisse l'histoire tant de ceux qui ont dû quitter la ville contre leur gré, que de ceux qui s'y sont établis.
2. 1. "Déja vu" (1999 / 23') pousse plus loin la recherche entamée avec "Passagen". À partir de soixante heures de films de famille en Super 8 (les croisières aux quatre coins du monde d'un couple aisé) trouvées au marché aux puces de Vienne, la cinéaste choisit pour leur charge exotique une série de plans dont elle respecte la durée initiale et agence ces blocs disparates selon des rapprochements thématiques, géographiques ou chromatiques. La voix off en dix langues (non sous-titrées) achève de donner de nouvelles perspectives aux images par des considérations sociales et politiques touchant entre autre à la question coloniale.
3. 2. "Phantom Fremdes Wien" (2004 / 27'): "Fantômes d'une Vienne étrangère" est à la croisée des deux films précédents de la cinéaste. Son dernier film traite de Vienne et d'un voyage multi-culturel mais cette fois-ci la cinéaste filme elle-même les iamges en Super 8 et son voyage couvre un territoire plus reserré. De 1991 à 1992, Lisl Ponger a effectivement filmé les fêtes et cérémonies des différentes communautés étrangères vivant dans la capitale autrichienne. Dix ans plus tard, le montage de ces images débouche sur d'inévitables questions relatives à leur agencement.