Images et captations sonores (2008-2010) réalisées sur des lieux d'internement, de déportation et d'extermination de la seconde guerre mondiale ; en France et en Pologne. L'extermination perpétrée par l'Allemagne Nazie et ses pays collaborateurs à l'encontre des populations «indésirables» (juifs, homosexuels, tziganes, communistes, handicapés physiques et mentaux...) a provoqué une véritable conflagration au sein de notre civilisation de par sa méthode, sa singularité et son ampleur. Quelle mémoire entretenons-nous aujourd'hui de ces événements, à l'heure des multiples commémorations, mémoriaux et autres enclos de souvenir? Notre démarche artistique tend à rompre formellement avec l'iconographie qui conditionne notre mémoire collective, autant par le support que par le contenu des images et du son. Il s'agit ici de tenter de se réapproprier, de réinvestir cette mémoire. La distance qui nous sépare des tragédies passées accentue le risque d'une ritualisation ou d'une «monumentalisation» du souvenir, d'où le besoin d'alimenter à travers l'art la mémoire visuelle de l'extermination. Le choix délibéré de ne travailler sur aucun élément visuel se référant à l'iconographie systématique des camps, s'efforce de créer, comme le son, cette retenue indispensable au recueillement, en tant qu'elle est la signature de ce qui s'est passé... (Il n'y a eu, sur place, aucune mise en scène des évènements.

Les pistes sonores ne comportent aucun mixage.

Il s'agit d'inviter le spectateur à se détacher des images qui font partie de notre large répertoire visuel (mémoire collective) : c'est une forme de relation intime avec l'oeuvre qui lui permet d'accéder progressivement à une nouvelle expérience, au-delà de la simple mise en scène des émotions.

[Extraits des notes de pochette]

STÉPHANE GARIN a collaboré avec les musiciens et danseurs: Olivier Bernet (avec qui il enregistre la B.O du film "Persépolis" réalisé par Marjane Satrapi), Black Sifichi, Pascal Comelade, Carl Craig, Julyen Hamilton, Pierre-Yves Macé, Thierry Madiot, Moritz von Oswald (Basic Channel), Shua group (New York), Wax Taylor... _ s'est produit au sein de diverses formations symphoniques (Brussels Philharmonic, orchestre Pau Pays de Béarn, orchestre philharmonique de Radio France, opéra de Rouen, les Siècles...) sous la direction de Pierre Boulez, David Robertson, Léon Fleisher, François-Xavier Roth ou Fayçal Karoui. Il est également membre de l'ensemble Dedalus dirigé par le guitariste Didier Aschour. Depuis 2005, il effectue en collaboration avec le plasticien SYLVESTRE GOBART, un travail phonographique sur la mémoire de l'extermination durant la Seconde Guerre Mondiale en France, en Pologne et en Ukraine.

SYLVESTRE GOBART est un plasticien basé en Belgique travaillant les mediums photographiques et vidéos. Il utilise les installations comme un moyen de donner forme aux concepts qu'il développe dans ses pièces. Sur la forme, sa recherche photographique est focalisée sur la relation entre le sujet sur lequel il travaille et le matériau utilisé, ce qui donne une résonance à l'idée de l'oeuvre. Conceptuellement, ses travaux tournent autour du mécanisme de transformation de l'identité. Il développe actuellement une collaboration photographie/vidéo et son avec l'artiste sonore STÉPHANE GARIN. Cette oeuvre traite de la relation que nous gardons avec la mémoire de la Shoah et a été présentée à Bayonne en mars 2009.