Gianluca Petrella, entendu notamment chez Enrico Rava, revient en compagnie de son compère souffleur Francesco Bearzatti, tous deux à l'origine du quartette "Indigo 4". Kaleido, à l'image de son titre rayonne de mille feux, multicolores, mais sans paillettes de mauvais goût. On y décèle tour à tour des éclats de Morricone (Intro : Jazz Funeral), des fragments d'électro tendance nordique (Water Everywhere), des réminiscences de vieux blues des familles (Slow Bars) ou de New Orleans joyeusement bancal (Pussy Hair). Comme si de rien n'était, Petrella et sa bande mélangent sans crier gare modernité et tradition. Celle-ci se retrouve parée d'atours électroniques ou de sonorités hâlées de samples. Ellington, transformé en banquet de cuivres, ou Monk, presque free sous les mains de ses traficoteurs italiens, n'échappent pas à la moulinette de ce kaléidoscope musical. [Jazz Magazine]