MUSIC FOR TWO PIANOS
Friedrich GULDA & JOE ZAWINUL
- Ref. UG9162
- CAPRICCIO, 2006. Enregistrement 1988.
L'Autrichien Friedrich Gulda [1930-2000] fut tout à la fois un des pianistes classiques qui marquèrent durablement l'après-guerre, un passionné de jazz qui pratiqua cette musique en professionnel accompli et un des derniers maîtres de l'improvisation. Inclassable et provocateur: pur produit de la grande tradition viennoise, Gulda ne cessera de défier le conservatisme esthétique et l'hypocrisie morale de la bourgeoisie Autrichienne... Le parcours chaotique de ce grand maître a suscité toute la gamme des réactions passionnées, du rejet absolu à l'adulation sans réserve.(...)
De tous ces musiciens que l'on baptisa un jour «les enfants de Miles», Josef Zawinul était sans doute le plus «obtus». En ce sens où, jamais, à l'inverse de ses principaux concurrents en maniement de claviers électro-davisiens (Herbie Hancock, Chick Corea, Keith Jarrett...), il n'appliqua aveuglément les consignes du trompettiste, souvent assimilables d'ailleurs à des diktats. Il est vrai que Miles Davis avait contracté une dette énorme envers son pianiste autrichien, puisque c'est en enregistrant "In a Silent Way" 1969 [UD2047], pure composition «zawinulienne», que l'ancien sideman de Charlie Parker devait découvrir la fusion, en 1969. C'est en 1952, que Josef Zawinul effectue ses débuts de pianiste de jazz professionnel, au côté du ténor Hans Koller. L'année suivante, il découvre, à Munich, Lester Young, qui le branche sur le circuit des bases américaines. Au même moment, il fait la connaissance du pianiste Friedrich Gulda, lequel présente la particularité de couvrir les domaines du jazz (il enregistrera avec Cecil Taylor) et de la musique classique. De retour des Etats-Unis, Gulda pousse son jeune compatriote à s'expatrier. En 1959, Zawinul débarque donc à Boston, où son premier gig conséquent consiste à remplacer, au pied levé, le pianiste d'Ella Fitzgerald. Il va ainsi gagner une réputation qui ne le quittera plus et lui vaudra de travailler ensuite avec Maynard Ferguson, Wayne Shorter (futur cofondateur de Weather Report), Dinah Washington ou encore Cannonball Adderley, en compagnie duquel il gravera, en 1966 : Mercy, Mercy, Mercy. La suite fait partie de l'histoire du jazz fusion, jusqu'à la rupture (musicale) avec Shorter et cette plongée en apnée dans les rythmiques africaines qui allait donner naissance au Zawinul Syndicate. Groupe dont son créateur assurait : «C'est celui dont je suis le plus fier.» Le dernier aussi. Souffrant d'un cancer de la peau, Joe Zawinul s'est éteint en 2007. [www.liberation.fr]
Ouverture du disque par un morceau de Johannes Brahms.
Interprètes
Pistes
- 1 Variationen über ein Thema von Joseph Haydn, op.56b
- 2 Variations for 2 pianos and band
- 3 Volcano for hire