DIAPASON D'OR juillet-août 2011 et premiers enregistrements.

Ce disque qui ravira les amateurs de musique française de la première moitié du 20ème siècle complète avec à propos les collections de la Médiathèque. Après le CHEVALIER ET LA DEMOISELLE (réf.EG1829) et la Symphonie en fa (réf.EG1803), Marc Soustrot et l'orchestre philharmonique du Luxembourg nous proposent quatre pages symphoniques des plus enchanteresses. Pour respecter la chronologie de son catalogue, je vous parlerai tout d'abord de la dernière pièce enregistrée ici : le Cortège d'Amphitrite. Composée en 1910 alors que Gaubert était chef assistant à la Société des Concerts, ce Cortège est une page symphonique fort bien aboutie dans laquelle la maîtrise des couleurs orchestrales ne fait aucun doute. Nous sommes au sein de l'atmosphère à la fois sensuelle et aquatique dépeinte par le poème d'Albert Samain dont le compositeur s'est inspiré (texte figurant au dos du livret) Faisant un saut dans le temps, nous retrouvons Gaubert en 1930 pour l'évocation de la région qu'il affectionne : le Pays Basque. Installé à Guethary, entre Saint-Jean-de-Luz et Biarritz, c'est là qu'il compose le plus confortablement. Le diptyque qu'il consacre à son pays chéri est redevable aux influences de Chausson, d'Indy et Roussel, certes mais quel sens de l'orchestre ! C'est un véritable régal de couleurs que cette Fête populaire à Saint-Jean-de-Luz. Les deux oeuvres concertantes présentées ici datent du début des années 1930. Si Gaubert n'écrit pas pour son instrument fétiche, la flûte, il conserve à la partie soliste les atouts de l'instrument à vent. La mélodie est à l'avant-plan du Concerto pour violon et orchestre, une mélodie qui respire et qui palpite, soutenue par un orchestre réduit à un effectif de chambre. Par le jeu des tonalités, c'est la douceur et la sérénité que respire cette page. Le Poème romanesque pour violoncelle et orchestre adopte des contours plus virils. Ecrite en tant que pièce de concours pour le Conservatoire de Paris, elle demande à la fois un brin de virtuosité et une sonorité pleine pour exprimer l'ardeur et la passion que contient ce triptyque. Le mouvement central est le plus développé des trois, il est introduit par l'orchestre soutenu par une sorte de glas. Le violoncelle vient briser ce climat recueilli dans une tonalité fort éloignée et un jaillissement d'énergie. Peu à peu, le soliste se laisse convaincre par la douce cantilène de l'orchestre et il faudra la cadence de soliste rappelant le thème du premier mouvement pour basculer dans le final " très vif et léger ". J'espère que ma description vous aura donné l'envie d'écouter cet enregistrement, et les précédents. AG