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CARMINA CAROLINGIANA, CHANTS ÉPIQUES AU TEMPS DE CHARLEMAGNE

Katia CARÉ - LIGERIANA

  • Ref. AA1590
  • LIGIA DIGITAL, 2012. Enregistrement 2013.

Charlemagne poursuit et intensifie l'unification culturelle et religieuse amorcée par son père Pépin le Bref. Le royaume franc cherche à s'affirmer face à l'Empire byzantin et les rois font légitimer leur autorité par le pape tout en se faisant, en retour, protecteurs de l'Eglise. Le chant vieux romain en vigueur à Rome est choisi pour remplacer les traditions de plain-chant locales (bénéventain dans l'Italie du sud, ambrosien dans l'Italie du nord, mozarabe en Espagne, gallican en Gaule). Le mode de transmission étant essentiellement oral, des chantres sont dépêchés de Rome. Pour favoriser la diffusion et la mémorisation du corpus liturgique romain, le recours à un système de neumes deviendra nécessaire. Les neumes se résument au début à des signes placés au-dessus des syllabes pour en préciser l'inflexion mélodique. Ils constituent davantage une aide mnémotechnique qu'une notation à part entière.

Hucbald de Saint-Amand sous le règne de Charles le Chauve vers l'an 900 perfectionnera le système en désignant les notes à l'aide de l'alphabet romain mais il faudra attendre Guido d'Arezzo, vers l'an 1030, pour bénéficier d'une notation sur quatre lignes capable d'indiquer avec précision la hauteur des notes.

L'empire carolingien amorce ainsi une culture musicale spécifique qui ne cessera d'évoluer et dont le rôle sera de commémorer et d'embellir les moments importants de la vie religieuse et profane. L'intelligibilité du texte passe avant le respect des règles antiques de scansion. Même si la notation musicale est plus tardive, la littérature poétique carolingienne atteste déjà l'existence au IXème siècle de versus et de planctus, c'est-à-dire de chants d'amour, de guerre, d'élégies et de plaintes funèbres qui anticiperont l'ère des troubadours et des trouvères. Le Planctus Karoli, par exemple, figure parmi les plus anciens poèmes qui nous soient parvenus du monde carolingien. Il s'agit d'un chant de déploration sur la mort de Charlemagne en l'an 814. Sa transcription en neumes date du Xème siècle. JL

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Interprètes

Œuvres

  • ANONYME : Versus de bella que fuit acta Fontaneto (texte: Angilbert)(restitution par Katia Caré)
  • ANONYME : Versus Paulini de Herico Duce (texte: Paulin d'Aquilée) (Restitution Katia Caré)
  • ANONYME : Versiculi de eversione monasterii S.Florentii (texte: Létald) (Restitution Katia Caré)
  • ANONYME : Planctus Ugoni abbatis (texte: ?) (Restitution Katia Caré)
  • ANONYME : Planctus Karoli (Ms. Lat. 1154 - texte: Angilbert ?)
  • ANONYME : Versus Godiscalchi (texte: Gottschalk d'Orbais) (Restitution Katia Caré)
  • ANONYME : O stelliferi conditor orbis (Texte: Boèce)

Pistes

  • 1 Versus de bella que fuit acta fontenetto - Angilbert
  • 2 Versus paulini de herico duce - Paulin d'Aquilea
  • 3 Versiculi de eversione monasterii s. florentii - Létald
  • 4 Planctus hugonis abbatis - Anonyme
  • 5 Incipit planctus karoli - Anonyme
  • 6 Versus godischalchi - Gottschalk d'Orbais
  • 7 O stelliferi conditor orbis - Boèce