Il était une fois deux frères. L'ainé s'appelait Johann Gottlieb, il était né en 1702 ou en 1703. Il fit de brillantes études à l'université de Leipzig tout en étudiant le violon et la composition avec J.G. Pisendel. Il alla en Italie, à Padoue pour se perfectionner auprès de Tartini et revient ensuite à Dresde. En 1726, il fut nommé Konzertdirektor à la cour de Merseburg où il aurait publié six sonates pour violon. Sa réputation ne cessait de croître, si bien que J.S. Bach lui confia son fils Wilhelm Friedemann. Le 1er septembre 1731, il entra au service de Carl August Friedrich, prince de Waldeck pour dirigé la Chapelle. Des oeuvres italiennes et de la musique de Telemann y furent jouées. Un an plus tard, Johann Gottlieb change de cour, il devient membre de la chapelle de Frederick à Berlin. Ce dernier avait un amour immodéré de la musique : il développait peu à peu l'orchestre de la cour. Ainsi, il fit venir Franz Benda, un élève de Johann Gottlieb, Johann Benda, Christoph Schaffrath et Carl Heinrich, le frère cadet de Graun. Bientôt, Johann Gottlieb fut nommé Konzertmeister et pour les concerts, il fut amener à composer davantage et à instruire les nouveaux arrivants à l'orchestre. Ses contemporains se mirent à estimer son style moderne, plus plaisant que ces vieilles polyphonies et ces fugues à l'ancienne mode. Il était parfois difficile de savoir qui était l'auteur de tel ou tel concerto tant les deux frères travaillaient la main dans la main. Qu'importait tant qu'on avait de la bonne musique à écouter.

L'attribution d'une pièce à l'un ou l'autre des frères Graun est souvent épineuse. Il existe bien des catalogues mais ils ne sont pas infaillibles. Ainsi pour les concertos, Monika Willer recense 143 entrées mais de là à départager les ouvrages, il y a un pas qu'elle ne franchit pas. De son côté Mennicke s'est penché sur les sinfonias sans clarifier la paternité de telle ou telle oeuvre. Plus récemment, le Graun-Werkverzeichnis de Henzel ne tranche pas plus ce problème. Jusqu'à nouvel ordre, il nous faut renoncer à savoir qui est l'auteur exact des plages de ce disque, ce qui n'empêche pas notre plaisir d'être entier à son écoute. AG