L'intérêt majeur de cet enregistrement réside dans le Concerto Op.9 de Pössinger.  Né à Vienne en 1767, Franz Alexander Pössinger était violoniste à la chapelle de la cour viennoise, compositeur et arrangeur. A ce titre, il a transcrit plusieurs oeuvres symphoniques de Beethoven  et de Mozart pour quatuor à cordes, contribuant à leur diffusion et à leur interprétation dans des cercles n'ayant pas les moyens de se payer les services d'un orchestre.  Son Concerto pour violon Op.9 fait appel à un orchestre de chambre et s'inscrit dans la tradition mozartienne mettant le soliste à l'avant-plan.

Le Concerto pour violon de Beethoven pose quant à lui quelques questions. Beethoven sur instruments d'époque, ce n'est pas la seule version et osons dire qu'il y a des versions qui satisfont davantage l'oreille que celle-ci. Choisir un violon datant de 1701 pour interpréter des oeuvres écrites en 1805 et 1806, même un instrument d'Alessandro Gagliano, n'est-ce pas commettre un anachronisme ? D'autant plus lorsque ce choix n'apporte rien au résultat global. Le violoniste Anton Steck a reconstitué la version initiale du Concerto pour violon de Beethoven d'après un manuscrit autographe. L'auditeur gouterait davantage les variantes si l'on sentait les interprètes à l'aise avec l'intonation, l'équilibre soliste/ensemble et le déroulé du discours. Un Beethoven, sur des oeufs...