Diapason d'Or (octobre 2009)

Compositeur et ecclésiastique français né à Paris dans le premier quart du 17ème siècle, Pierre Robert fut formé à l'école des chantres de Notre Dame. Il chanta ensuite dans la manécanterie de la cathédrale de Noyon et à Saint Germain l'Auxerrois avant d'être ordonné prêtre vers 1637. En 1648, il fut salarié en tant que maître de chapelle à la cathédrale de Senlis et de 1650 à 1652, il occupa le même poste à Chartres. Le 28 Avril 1653 il revint à Notre Dame pour succéder à Bournonville. En 1663, il fut appointé comme sous-maître à la Chapelle Royale d'avril à la fin juin. En compagnie d'Henri Du Mont, il fut nommé compositeur de la musique de la chapelle et de la chambre du roi en 1672, poste qu'il abandonna en 1683. Sa retraite consista à occuper un poste ecclésiastique dans le diocèse de Poitiers, situation qui perdura jusqu'à sa mort en 1699.

La musique profane de Pierre Robert, s'il en composa, n'a pas survécu bien qu'il exerça comme musicien de la Chambre du Roy pendant 17 années. Sa contribution majeure consiste en la collection de Motets pour la chapelle du Roy publiée en 1684 par Christophe Ballard. Ces 24 grands motets diffèrent peu en apparence de ceux de Lully et Du Mont. A la fois le grand choeur et l'orchestre présentent latexture typique à 5 parties du 17ème siècle en France. Dans le petit choeur , l'originalité du compositeur s'exprime pleinement. Robert y crée le contraste en faisant appel à près de 8 voix solistes qui se relaient dans des récits variant ainsi les timbres vocaux. La polyphonie, en s'en doute, est très complexe nécessitant une longue mise en place pour assurer la lisibilité du résultat. Pari réussit pour Olivier Schneebeli et sa nombreuse équipe qui offre à cette re-découverte de ces divins motets, une interprétation (en concert, svp !) d'une excellente tenue, captant notre attention et notre émotion d'un bout à l'autre de cet enregistrement. A découvrir impérativement. AG