C'est le 24 juin 1509 que monta sur le trône d'Angleterre le huitième roi prénommé Henry. Je ne crois pas utile de vous le présenter, il jouit régulièrement de l'intérêt de la presse. Venons-en à ce qui nous intéresse ici: la musique. Henry en était friand, la pratiquant et l'écrivant. Le présent enregistrement se propose d'offrir un panorama des musiques qui se faisaient entendre à la cour au début du 16è siècle. S'axant sur un livre de choeurs offert au roi et à son épouse Catherine d'Aragon vers 1518, un manuscrit précieux conservé à la British Library, ce disque nous fait entendre les six motets qu'il contient aux côtés d'oeuvres profanes et sacrées. Cet ouvrage recèle des pièces d'un mystérieux auteur, un certain Sampson dont on ne connait rien, même pas le prénom. Néanmoins figure dans le livre de choeurs une mise en oeuvre du texte latin Psallite felices pour 4 voix et écrit en l'honneur d'Henry VIII. On y trouve aussi l'antienne mariale à 5 voix Quam pulcra es, amica mea ainsi que d'autres exemples de sa musique. Celle-ci fait usage de brefs motifs traités en imitation accompagnés de mélismes peu développés. Son style évoque davantage les techniques continentales en particulier celles des compositeurs flamands. il se voit attribué le canon Salve Radix, une pièce bien curieuse faisant appel à des dissonances.

Un mot sur Benedictus de Opitiis, organiste et compositeur germanique qui était entré au service de la cour d'Angleterre en juillet 1516. Les seuls motets à 4 voix qui nous soient parvenus sont Sub tuum praesidium et Summae laudis, O Maria.

Auteur de chansons polyphoniques en français publiées dans la première moitié du 16è siècle, Jacotin n'a jamais pu être identifié avec certitude. Ses oeuvres sacrées comprennent des motets et des magnificats. Beati omnes est une mise en musique du psaume 127-128 pour trois voix.

Illustré par le célèbre portrait d'Henry (1540, en pleine maturité) par Hans Holbein, cet enregistrement permet de sortir des sentiers battus. La diversité du programme permet de se faire une idée de l'ambiance qu'il régnait à la cour Tudor au début du 16è siècle: un équilibre entre gaieté de bon aloi et recueillement. L'interprétation est au-dessus de tout soupçon. AG