Pourquoi un énième Messie ? « Je suis allé chercher, parmi les différentes moutures qui existent, la version très intéressante de 1754, à cinq solistes. Il faut savoir que lorsque Haendel arrivait dans une ville pour faire jouer son oratorio, il avait à disposition des solistes de niveau inégal. Il se dépêchait donc de remanier sa partition (...) On est en prise directe avec la réalité de producteur de Haendel. C'est-à-dire qu'à l'époque, pour vivre de sa musique, le compositeur devait absolument faire jouer ses oeuvres et engranger un bénéfice sur la soirée. L'idée de ne pas retoucher son oeuvre pour ne pas l'abîmer ou la dénaturer est une idée totalement contemporaine. Il doit exister une douzaine de versions du Messie, je ne les ai pas toutes répertoriées ; celle de 1754 est rarement jouée parce qu'elle exige cinq solistes : deux sopranos, alto, ténor et basse (...) Je prends le parti ici d'une version opératique, modelée dans le drame qu'est cette histoire de la vie du Christ. » Hervé Niquet

" Un passionnant portrait, « le millefeuille Hervé Niquet» est inclus dans ce livre-disque : des propos recueillis en une trentaine de mots-clés (de Danse à Trac) qui lèvent un voile sur un des chefs les plus atypiques de la planète musicale." https://www.outhere-music.com/fr/albums/ messiah-1754-alpha-362

Le Messie, assurément l'oratorio le plus populaire de Haendel, a été conçu en pensant à l'Irlande, le compositeur projetant une tournée de concerts sur l'île voisine de l'Angleterre. La première version datant de 1741 repose sur un effectif vocal et instrumental sobre, garantissant à la fois les possibilités d'interprétation et les bénéfices de l'entreprise. Ces derniers furent reversés à des oeuvres de charité, démarche plus que cohérente dans ce contexte d'inspiration. Le sujet principal est la figure du Christ telle que décrite par les Evangiles. Le texte de Charles Jennens permet à Haendel d'illustrer le propos de manière imagée dans une grande rigueur formelle contribuant à la force de l'oeuvre.