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MUSA LATINA, L'INVENTION DE L'ANTIQUE

Roberto FESTA - ENSEMBLE DAEDALUS

  • Ref. AA6566
  • ALPHA, 2009. Enregistrement 2008.

Vu dans Diapason (mai 2009) et Classica (Juillet/ août 2009)

La Renaissance s'est entousiasmé pour l'Antiquité, plus qu'un entousiasme, il conviendrait de parler de fascination. Dans ce contexte, la musique se voit attribuer une fonction magique, celle de susciter les affects rejoignant ainsi l'éthos des modes grecs. Le rythme, ingrédient principal de la musique est soumis aux mètres de la poésie latine, la musique est "mesurée à l'antique". Le choeur de la tragédie grecque revit dans les polyphonies respectant ce principe d'alternance de longues et de brèves. Dépassant l'imitation, les poètes-musiciens créent en latin comme en langue vernaculaire, dans le madrigal comme dans les psaumes. Cette recherche donnera naissance à un riche répertoire d'une grande subtilité. L'enregistrement de Roberto Festa et de l'ensemble Daedalus nous fait découvrir une musique vivante, passionnante par sa variété, servie par des musiciens dont le talent sert adéquatement les propos. Une découverte dont il serait bien dommage de se priver. AG

Théoricien et humaniste italien, Franciscus Niger [Negro, Pescennio Francesco] a fait ses études à Venise et Padoue. Il est connu pour ses traités de grammaire Brevis grammatica (Venise, 1480), qui contiennent 5 réalisations musicales monophoniques s'adaptant à différents mètres latins. Il est aussi l'auteur du traité Musica praxis (perdu). On peut voir en lui, un précurseur de la musique mesurée à l'antique.

Petrus Tritonius [Treybenreif, Peter] est un compositeur et humaniste autrichien. Après ses études à l'université de Vienne, il latinisa son patronyme suivant la coutume des étudiants de l'époque. A l'université d'Ingolstadt, il étudia sous la direction de l'humaniste Conradus Celtis. C'est sur son conseil que Tritonius composa ses odes horatiennes à 4 voix en style note contre note et observant strictement la métrique antique. A la fin de ses études, Tritonius s'installa dans le Tyrol comme professeur de Latin et probablement aussi de musique à l'école de la cathédrale de Brixen (aujourd'hui Bressanone) De retour à Vienne, il enseigna la musique dans le nouveau Collège de Poètes et de Mathématiciens fondé par Celtis à Université de Vienne. A la mort de Celtis en 1508, Tritonius retourna à Bozen (Bolssano) où il dirigea jusqu'en 1512 la Lateinschule. En 1513 il était à Hall (Solbad Hall, Austriche) et aux environs de 1521, à Schwaz am Inn. Les odes Horatiennes furent publiées en 1507 à Augsburg dans Melopoiae qui contenait 19 odes du poète Horace. Dans ces odes, probablement influencés par la Grammatica brevis de Franciscus Niger (Venice, 1480), Tritonius utilise les brevis et semibrevis pour correspondre aux longues et aux brèves des mètres poétiques. Le succès des odes de Tritonius est attesté par les nombreuses rééditions mais aussi par le grand nombre de mises en oeuvre calquées sur leur modèle émanant d'autres compositeurs germaniques tout au long du 16e siècle. Des parallèles stylistiques peuvent être trouvés jusque dans les chorals luthériens ainsi que dans les vers mesurés des compositeurs français du 16e siècle.

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Interprètes

Œuvres

  • ANONYME : Invocatio Musarum (Bologna, Civico Museo Bibliografico, Ms Q 34)
  • Franciscus NIGER : Tempora labuntur (Grammatica brevis, 1480)
  • Jacques [Jacob] ARCADELT : At trepida et coeptis, 4 voix
  • Peter TRITONIUS : Miserarum est (Melopoiae sive harmoniae tetracenti, 1507)
  • Antonio [Antonius] CAPREOLI : Ut vidi, ut perri
  • Franchino GAFFURIUS : Musices septemque modos planetae (De harmonia musicorum instrumentorum, 1518)
  • Bartolomeo TROMBONCINO : La Fiamma che m'abbruscia
  • Ciprianus de RORE : O sonno, madrigal à 4 voix, M 4.66
  • Jacques [Jacob] ARCADELT : Poscimur si quid vacui, 3 voix
  • Claude LEJEUNE : Mon coeur qui brusle, chanson mesurée à l'antique (Second livre des airs, 1602)
  • Claude LEJEUNE : Les Diverses douleurs, chanson mesurée à l'antique (Airs à 3, 4,.. parties, 1608)
  • Claude LEJEUNE : Qu'est devenu ce bel oeil, chanson mesurée à l'antique à 4 voix (Airs à 3, 4, ...parties, 1608)
  • Peter TRITONIUS : Iam satis terris (Melopoiae sive harmoniae tetracenti, 1507)

Pistes

  • 1 Extrait de Civico Museo Bibliografico, Ms Q 34, Bologna Invocatio Musarum
  • 2 Extrait de Franscescus Nigrus, Grammatica brevis Tempora labuntur
  • 3 Extrait de Sixiesme Livre des chansons, Leroy & Ballard At trepida et coeptis immanibus effera Dido
  • 4 Extrait de Melopoiae sive harmoniae tetracenti Miserarum est
  • 5 Extrait de Strambotti, ode, frottole, libro IV, Petrucci Ut vidi, ut perii
  • 6 Extrait de De harmonia musicorum instrumentorum Musices septemque modos planetae
  • 7 Extrait de Strambotti, ode, frottole, libro IV, Petrucci La fiamma che m'abbruscia
  • 8 Extrait de Musica nova, Venezia, Gardano O sonno
  • 9 Extrait de Sixiesme livre des chansons, Leroy & Ballard Poscimur si quid vacui sub umbra
  • 10 Extrait de Le second livre des airs... de Claude le Jeune, Paris, Ballard Mon coeur qui brusle
  • 11 Extrait de Airs a III. IIII. V. et VI parties, Paris, Ballard Les diverses douleurs
  • 12 Extrait de Airs a III. IIII. V. et VI parties, Paris, Ballard Qu'est devenu
  • 13 Extrait de Melopoiae sive harmoniae tetracenti Iam satis terris