Partager
NO HAY CAMINOS, HAY QUE CAMINAR/ HAY QUE CAMINAR/ CAMINANTES
Luigi NONO
Irvine ARDITTI - Roberto FABBRICIANI...
- Ref. FN6132
- KAIROS, 2007. Enregistrement 2004.
Les trois dernières oeuvres de Luigi Nono, Caminantes... Ayacucho (achevé en janvier 1987), No hay caminos, hay que caminar... Andrej Tarkovskij (composé dans le courant de la même année) et "Hay que caminar", soñando (1989) forment un triptyque. Leur titre fait en effet référence à la même phrase, apparue sans doute au compositeur comme une illumination lorsqu'il la vit inscrite sur le mur d'un cloître de Tolède : "Caminantes, no hay caminos, hay que caminar" ("Vous qui marchez, il n'y a pas de chemins, il n'y a qu'à marcher") : une invite, en l'absence de pistes avérées et sûres, à refuser les dogmes et les parcours préétablis pour s'ouvrir à l'utopie, à la recherche incessante, celle du wanderer ou de Prométhée. "C'est le Wanderer de Nietzsche, de la quête perpétuelle, du Prométhée de Cacciari. C'est la mer sur laquelle on va en inventant et en découvrant sa route", disait Nono en 1987 à propos de cette inscription, tout en annonçant son projet de triptyque.
On retrouve dans les trois oeuvres certains traits significatifs de la pensée du compositeur dans les années 80 : tendance de plus en plus marquée à une intériorisation inquiète, à une progression fragmentaire, à une interrogation constante, à des étonnements sans réponses, à une tension visionnaire orientée vers une dimension toujours plus essentielle. Nono travaille sur le son et l'espace, pour une réévaluation radicale des relations possibles entre ces deux dimensions. Caminantes... Ayacucho ("zone du Pérou en constante révolte", selon Nono) s'appuie sur un texte de Giordano Bruno. Ce choix n'a rien de surprenant : Nono a plusieurs fois manifesté son intérêt pour la pensée du philosophe italien ainsi que ses théories sur l'infini et sur la pluralité des mondes. Comme dans Prometeo, le compositeur fait appel à un vaste ensemble instrumental, dont la disposition dans l'espace n'a rien de traditionnel.
Les instruments à cordes sont accordées selon un système de microintervalles. La technique de l'archet est totalement réinventée de façon à produire les plus infimes nuances. Riche d'irisations successives, d'une épaisseur et d'une intensité sans cesse variées, le tissu sonore qui en résulte évoque l'image presque littérale d'espaces infinis et de mondes inconnus. IRCAM - Centre Pompidou 2007 - D'après Paolo Petazzi.
Interprètes
- Irvine ARDITTI : Violon
- Roberto FABBRICIANI : Flûte
- Graeme JENNINGS : Violon
- Susanne OTTO : Contralto
- Emilio POMARICO : Direction, Chef d'orchestre
- EXPERIMENTALSTUDIO FÜR AKUSTISCHE KUNST : Studio électroacoustique
- SOLISTENCHOR FREIBURG : Ensemble vocal
- CHOR DES WESTDEUTSCHEN RUNDFUNKS KÖLN : Choeur sans spécification
- KÖLNER RUNDFUNK-SINFONIE-ORCHESTER (WDR) : Orchestre symphonique
Œuvres
- No hay caminos, hay que caminar...Andrei Tarkovskij, pour 7 groupes instrumentaux
- Hay que caminar ... sognando, pour 2 violons
- Caminantes... ayacucho, pour contralto, flûte basse, orgue, 2 choeurs, orchestre et live electronics