PRIX CAECILIA 2012 (Presse musicale belge)

Vu dans Diapason (Eté 2012)

Philippe Herreweghe assure la direction artistique du label Phi depuis 2010. Ceci lui garantit une autonomie de choix dans le répertoire interprété et les options artistiques prises.

Né à Avila vers 1548, Tomás Luis de Victoria étudia la théologie chez les Jésuites, en vue du sacerdoce, au Collegium Germanicum de Rome. Successeur de Palestrina au Séminaire romain, il fut ordonné prêtre en 1575 et entre ensuite chez les Oratoriens de la congrégation de Philippe Néri. De retour en Espagne en 1596, il est nommé chapelain personnel de l'Impératrice Marie, soeur de Philippe II, et organiste du couvent des Descalzas Reales de Madrid, où s'était retirée sa protectrice. Durant cette partie de sa vie, tandis que ses oeuvres étaient régulièrement ré-éditées en Europe, il refusa les postes de maître de chapelle des cathédrales de Séville ou Saragosse ; ces refus furent interprétés comme le désir d'une retraite mystique consacrée à la musique et à la contemplation. Il mourut à Madrid le 27 août 1611. (d'après Qobuz)

En février 1603 mourrait l'impératrice Marie dont Victoria était le chapelain. Ses funérailles eurent lieu à Madrid avec toute la pompe convenant aux défunts de haut rang. Parmi les nombreuses pièces vocales assignées à ces circonstances figure bien sûr une messe des défunts. Celle de Victoria n'était pas prête. Ce n'est que dans le courant de l'année 1605 qu'il put envoyer un exemplaire complet au Collegium Germanicum de Rome avec la mention : " Cet office fut composé pour la mort et les honneurs rendus à notre dame l'impératrice ". Le manuscrit contenait une leçon de ténèbres du Livre de Job (Taedet animam meam) et les 7 parties de la Missa pro defunctis à 6 voix. Le présent enregistrement fait suivre la messe par le motet Versa est in luctum en guise d'absoute suivi par le Libera me qui clôture le dernier adieu. L'interprétation du Collegium Vocale Gent est parfaite à tout point de vue. L'option prise par les interprètes est la sérénité résignée face à la mort et cela se défend autant que des versions plus doloristes ou plus dramatiques. AG