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QUATUOR CORDES 1,2
Camille SAINT-SAËNS

FINE ARTS QUARTET

  • Ref. DS0638
  • NAXOS, 2010-2011. Enregistrement 2009.

La musique de chambre de Camille Saint-Saëns est injustement occultée par des pièces aussi populaires que le Carnaval des animaux ou la Danse macabre. Et pourtant il y a dans ce domaine des perles qui méritent d'être découvertes. Les deux trios pour piano, violon et violoncelle, les deux élégies pour violon et piano pour ne pas parler des caprices, sont de toute beauté. C'est dans le quatuor, à clavier ou à cordes, qu'un compositeur expose toute sa science de la composition. Dans cette forme, le registre couvert par les instruments est relativement étroit: il faut que tout le monde ait de la place pour s'exprimer sans que les voix doivent sans cesse se croiser. Dans cet espace réduit, le discours se doit de rester aéré et compréhensible. Ceci pour évoquer la difficulté qu'il y a à écrire un quatuor. C'est donc à l'âge de 64 ans que Saint-Saëns entama la rédaction de son premier quatuor à cordes en mi mineur, dédié à Eugène Ysaye. Cet hommage explique la place prépondérante du violon soliste dans la plupart des mouvements ainsi que la virtuosité du dernier mouvement. Une fugue traverse le deuxième mouvement, lui donnant l'allant menant au quasi presto requis. 17 ans plus tard naissait le deuxième quatuor, dans un contexte qui n'avait rien de réjouissant. 1918, la fin de la Première Guerre Mondiale avec le lot de souffrance et de mort qu'elle engendra. Et pourtant le premier mouvement de l'opus 153 semble guilleret: il évoque la jeunesse. L'écriture y est traitée en légèreté, privilégiant le registre moyen à aigu. La structure de l'oeuvre est construite autour d'un mouvement central plus développé, un molto adagio "d'un ennui mortel" comme aimait le dire Saint-Saëns. A l'entour de ce pivot viennent s'agréger un allegro animato et un final à deux caractères contrastés. Ce fameux mouvement central s'ouvre par une vision morose: l'envol de la jeunesse. Le tempo hésite entre molto adagio, andantino, on ne sait si l'on va vite ou lentement comme on ne sait si l'on entend du mode mineur ou du mode majeur: un véritable inconfort simulé auditivement. Le dernier mouvement abandonne cette ambiance pour un retour à la volonté: ici tout avance vers un dénouement, en pied de nez. AG

Interprètes

Œuvres

  • Quatuor à cordes n°1, mi, Op. 112
  • Quatuor à cordes n°2, Sol, Op. 153