Né dans les environs de Liège vers 1549, Lambert de Sayve fut, selon certaines hypothèses, chantre à la Cathédrale Saint-Lambert. Profitant des bons rapports qu'entretenait la Principauté de Liège avec l'Empire germanique, il entra au services des Habsbourg d'Autriche à Vienne et tant que chantre à la Chapelle Impériale sous le règne de Maximilian II. Protégé par ce dernier, il fut nommé maître de chapelle à l'abbaye de Melk près de Linz (site baroque magnifique, vaut la visite). Parallèlement, il entra au service de l'archiduc Karl II à Graz qu'il quitta pour entrer en 1583 à la chapelle de l'archiduc Matthias. Ce ne fut qu'en 1612, après la sacre de l'empereur Matthias, qu'il reçut le titre de Maître de la Chapelle Impériale. A la même date furent publiés les Sacrae Symphoniae, recueil de motets de 4 à 16 voix dédié à l'empereur. Compositeur de 3 messes polychorales, de Sayve dans sa Missa super Dominus regnavit répartit les parties en 4 choeurs sur 3 octaves de tessiture. Il joue sur les différentes couleurs des registres, donnant à chaque choeurs son identité en distingant nettement les parties vocales des parties purement instrumentales.

. Pour en savoir plus sur Lambert de Sayve: http://www.lamediatheque.be/travers_sons/sayve.htm

Le parcours de Lambert de Sayve évoque celui de Roland de Lassus. On trouve dans son oeuvre des traces d'influences italiennes, en particulier celle de Giovanni Gabrieli. Leurs oeuvres se trouvent ici confrontées ainsi que celles de Giovanni Priuli, premier maître de chapelle italien chez les Habsbourg. Né à Venise, Priuli fut un familier de Giovanni Gabrieli et porta en Autriche sa "bonne parole". Comme chez de Sayve, on trouve chez Priuli le goût pour les couleurs des registres vocaux opposés de choeurs en choeurs.

NB: un enregistrement reprenant un programme similaire paraît au même instant chez Ricercar. Une réalisation de Jean Tubery, du choeur de chambre de Namur, avec Psallentes et La Fenice que l'on comparera avec fruit avec cette version. réf.:AL 1071