Dans son concerto pour flûte, Marc-André Dalbavie rétablit un dispositif orchestral frontal traditionnel contrairement à une démarche de spatialisation précédemment menée dans son concerto pour violon. La clarté et la limpidité sont au rendez-vous. Il choisit un orchestre "allégé", mozartien (les vents par deux), afin de laisser le dialogue s'établir entre le soliste et l'orchestre, sans que l'un ou l'autre ne prédomine. La composition est dépouillée, dénuée de virtuosité, pour se concentrer sur un travail sur les couleurs du timbre et l'harmonie.

Depuis 1982, Marc-André Dalbavie "s'attache aux potentialités de la musique spectrale, en ce qui concerne le timbre et les processus notamment. Il développe ainsi des principes formels de récurrence et des procédés polyphoniques et rythmiques, et intègre des phénomènes d'hétérogénéité et de spatialité par l'usage de l'électronique, de l'informatique musicale et de l'acoustique. Toute son oeuvre témoigne ainsi de ses recherches sur le timbre, la couleur et l'espace." [www.cnsmdp.fr]

Alors que Michaël Jarrell se veut un compositeur du dialogue musical, ...un temps de silence... met la flûte seule en vedette. Comme le suggère le titre de l'oeuvre, il s'agit d'un travail sur le silence (selon le contexte sonore dans lequel il apparaît) et sur le temps, la durée. Globalement, l'oeuvre de Jarrell est marquée par Varèse en ce sens qu'il utilise des motifs récurrents comme des fils conducteurs soulignant l'effet produit par la répétition de notes. Il a d'ailleurs réalisé l'orchestration de l'étude "Pour les notes répétées" de Debussy. Chez Jarrell, tout comme chez Pintscher, le lien avec les arts plastiques est prégnant: l'écriture de Jarrell est nourrie de représentations imagées et ses "Assonances" sont présentées comme un cahier d'esquisses. [brahms.ircam.fr]

Les premières oeuvres de Pintscher sont marquées par la dimension symphonique. Il compose ensuite plusieurs oeuvres vocales imprégnées de la poésie de Rimbaud. Il qualifie sa musique de "Sprach-Musiken" mettant ainsi en valeur l'aspect dramatique de son oeuvre et le pouvoir déclamatif qu'il donne au son.

"Transir" a été composé à la mémoire d'un ami compositeur décédé. Le mot fait d'ailleurs référence au concept de passage, de transition, et donc, plus largement, de mort. Cette oeuvre joue avec l'espace temporel, l'instant, l'écoulement et la suspension du temps.