Tout est hautement recommandable dans cet enregistrement : l'oeuvre, l'interprète et l'instrument. En ce qui concerne ce dernier, construit par Colin Booth d'après un instrument de Johann Christof Fleischer datant de 1710, il me semble être un choix judicieux pour un tel répertoire. Que vous dirais-je sur les Variations Goldberg ? C'est oeuvre représente la quintessence de l'art de varier un thème, un sommet de l'écriture contrapuntique avec de nombreux canons à divers intervalles. Bref, c'est ici qu'on peut parler de virtuosité d'écriture. Quant à l'interprète, il apporte une vision sécurisée de cette oeuvre de longue haleine. Imaginez, lorsque l'aria est énoncé, il faut être physiquement et mentalement capable d'aller jusqu'à la trentième variation sans baisse de régime et de rejouer l'aria avec la même simplicité, la même sérénité qu'au début. Avec Steven Devine, on est sûr, dès les premières notes, d'être mené à bon port sans tempête. Si je vous dis qu'il dirige occasionnellement l'Orchestra of the Age of Enlightenment, qu'il joue dans cette formation et bien d'autres, j'aurai tout dit. AG