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VESPRO DELLA BEATA VERGINE (+ CARISSIMI/ PALESTRINA/ FRESCO
Virgilio MAZZOCCHI

Konrad JUNGHÄNEL - CANTUS CÖLLN...

  • Ref. BM3446
  • HARMONIA MUNDI, 2008.

Virgilio Mazzocchi, frère de Domenico a été baptisé le 22 juillet 1597. Après avoir étudié au séminaire de Civita Castellana, il déménagea à Rome où il entra vers 1625 au service du Cardinal Francesco Barberini qui lui ouvrit la carrière de musicien d'Eglise. De 1626 à 1629, il fut maestro di cappella au Gesù et enseigna au Collegio Romano. En 1629, il fut intégré à la Cappella Giulia à Saint Pierre qu'il servit jusqu'à sa mort. Aux environs de 1630, Mazzocchi commença une carrière de musicien de cour fournissant, entre autres, de la musique sacrée pour les événements officiels. Son activité s'étendit, sous le patronage de la famille Barberini, plusieurs autres églises dont Ste Agata, St Lorenzo in Damaso et Ste Maria in Vallicella. On s'en doute, les effectifs musicaux pour les grandes fêtes à St Pierre étaient énormes. Pour la fête de St Pierre et Paul de 1637, Mazzocchi fit appel à 6 choeurs et 6 instrumentistes placés dans le dôme de la basilique. Il eut aussi l'idée d'utiliser un choeur dans le dôme pour obtenir un effet d'écho. L'oratorio naissant trouva en lui un ardent défenseur. En tant que maître de chapelle de Francesco Barberini, il fut appelé à fournir des opéras sur des vies de saints ou des sujets classiques. S'adaptant au courant intellectuel ambiant, Mazzocchi prit part aux recherches autour de la monodie accompagnée, sur les modes grecs et sur l'expérimentation de nouveaux instruments permettant de rendre vie à la musique (rêvée) de l'antiquité. Mazzocchi professeur eut bien du succès, G.A. Bontempi, Francesco Benedetti, Giovanni Carpano et M.A. Giroppi furent au nombre de ses élèves. Le recueil Psalmi vespertini (1648) contient la musique d'Eglise de Mazzocchi. Son style fait appel à un contrepoint imitatif serré, des contrastes rythmiques et dynamiques aigus, une alternance de tutti et de soli, des choeurs en rythme ternaire. Il y utilise un dispositif polychoral très impressionnant. Les Sacraeflores (1640) montrent des exemples de motets pour un effectif plus modeste. La virtuosité vocale et l'ornementation leur donne une touche plus moderne.

Au niveau discographique, Virgilio Mazzocchi est un peu éclipsé par son frère Domenico. Le programme de cet enregistrement confronte son oeuvre avec celle de grosses pointures (Carissimi, Palestrina) mais il me semble que cette dernière tient la distance. Cette reconstitution de vêpres imaginaires est de plus servie par des interprètes au-dessus de tout soupçon (Ah, Bruce Dickey au cornet, quelle limpidité). Les choeurs ont une articulation qui permet de saisir tous les mots du texte. Et les voix... quelle luminosité ! Le mariage des celle-ci avec les instruments solistes et continuistes est idyllique. Bref, j'ai été comblée par ces 69'21'' de musique, de beauté. AG

Interprètes

Œuvres

  • Dixit Dominus, psaume 110
  • Beata Mater, à 2 vx et continuo, Op. 1
  • Laudate pueri, psaume 112-113
  • Giacomo CARISSIMI : Exsurge cor meum, motet pour ténor, cornet, violon et continuo (Liber primus cantionum, 1670)
  • Laetatus sum, psaume 121
  • Surge amica mea, concert spirituel, pour voix et continuo (Rome, 1625)
  • Nisi Dominus, psaume 126
  • Giacomo CARISSIMI : O dulcissimum Mariae nomen, pour 2 voix et continuo
  • Lauda Jerusalem, psaume 147
  • Giacomo CARISSIMI : Salve regina, à 3 vx et continuo (Ms. Rome 17e siècle)
  • Girolamo FRESCOBALDI : Canzon à due cori (1608), A 1
  • Giovanni Pierluigi PALESTRINA : Ave maris stella, hymne à 5 voix, H 8.65, C 14.85
  • Magnificat (Luc 1, 46-55)