Alpheus est tout simplement le dernier artiste à avoir séduit le mythique producteur Coxsone à la fin des années 90. C'est en effet chez Studio One que le chanteur avait sorti son premier album, « Quality Time », en 1999. Et depuis, il semblerait qu'il soit resté bloqué dans la période primaire de la musique jamaïcaine. Loin de nous l'idée de le critiquer pour ça, bien au contraire ! Alpheus sait faire du ska, du rocksteady et du early reggae mieux que quiconque aujourd'hui. Et quand il s'associe au producteur Roberto Sanchez (déjà aux commandes de « From Creation », le précédent opus du chanteur), on peut s'attendre à des merveilles. Et c'est le cas avec ce nouveau « Good Prevails ». Les 14 titres qui composent l'album auraient tous pu être réalisés dans les années 60. D'ailleurs, on retrouve quelques rythmiques de l'époque, mais pas les plus connues. Sanchez et Alpheus sont allés piocher celles qui les faisaient vraiment vibrer sans chercher à attirer les oreilles des auditeurs habitués à entendre des recuts.

Il faut prendre son temps pour faire de la musique de qualité, et Roberto Sanchez l'a compris, lui qui peaufine ses productions jusqu'à atteindre la perfection. Les bonnes vibrations sont au rendez-vous avec des tunes positifs tels que l'envoûtant « Our Strenght » (l'un des tous meilleurs) ou « Look In The Mirror » qui encourage à la confiance en soi. Le bien l'emportera comme le dit le titre de l'album ! Et le chanteur le confirme avec « Rudie No More », l'histoire d'un rude-boy repenti. Avec sa voix chaude, Alpheus ne pouvait délaisser l'amour et son côté crooner ressort sur des titres comme « The Right One », « Secret Rendez-Vous » ou « Pass The Test ». Sans jamais hurler, il fait preuve d'une puissance et d'une maîtrise vocales déconcertantes et la qualité des riddims qui l'accompagnent ne peut laisser personne indifférent. On sait déjà que « Good Prevails » tournera en boucle chez les skinheads du monde entier ! L'écoute se termine par deux instrumentaux agrémentés d'un doux melodica, dont le magnifique « Soul Food » qui accueillait le premier tune de l'album, « Our Strenght ». As it was in the beginning, so shall it be in the end... (reggae.fr)