1er album en 5ans pour DJ Shadow, une des grandes figures du turntabilism et du sampling. On le retrouve ici en grande forme, proposant une fois de plus album basé sur une multitude de sons samplés, scratchés, collés et remixés. On passe sans sourciller de ballades soulfull à des morceaux abstract hip-hop plus classiques, le tout dans la digne tradition que DJ Shadow a contribué à définir avec son premier album ENDTRODUCING... [KD5011] paru en 1996 qui est devenu un repère du genre entre temps. On retrouve quelques présences notables sur ce disque, les MC Talib Kweli et Posdnuos (De La Soul) ainsi que le chanteur pop Tom Vek font des apparitions plus que bienvenues.(PTH)

Quoi attendre de ce nouveau disque de DJ SHADOW ? L'as du sampling nous réserve-t-il une nouvelle révolution des genres ? Non. Depuis son album et coup de maître qui ouvrait l'ère "abstract" (ENDTRODUCING en 1996) DJ Shadow conforte sa notoriété de compositeur/producteur dans le monde hip-hop avec un nouvel opus plutôt convenu (aujourd'hui Octobre 2011 il n'avait rien sorti depuis 5 années). Il est appuyé désormais par une major (Universal), distribution en masse et matraquage FM qui le désenclave d'un circuit underground, bien qu'il avait déjà dépassé le cénacle des initiés. Son style s'ouvre à une plus large sphère d'auditeurs 15 années après le buzz... On observe que c'est un schéma normalisé de la production musicale de masse. Les Majors, nom donné pour les plus gros ditributeurs de disques, proposent à un rythme effréné de "nouveaux talents", en moyenne tout les deux mois, mais où se dessine dans leurs intérêts mercantiles l'exploitation de lames de fond au cycle plus lent (comme ici avec DJ Shadow). Donc quoi attendre de ce nouveau DJ Shadow ? Et bien on en attendait plus... Surtout que l'abstract hip-hop, en 15 années d'existence, est passé par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel, a fortement évolué, voire aujourd'hui sur le déclin. Au final on constate que l'industrie formate les esprits et DJ Shadow n'échappe pas à la règle : convenu et passe-partout avec featuring variés pour donner du relief... Le titre est ambigue mais annonce la couleur THE LESS YOU KNOW, THE BETTER (traduit "au moins vous en savez au mieux c'est"), slogan péssimiste, contraire à toute avancée positive pour qui veut s'instruire. A moins que je ne sois passé à côté d'une subversion profonde, ce qui ne semble pas être le cas, le disque est plutôt décevant.(BB)