Même si le groupe new-yorkais kraut rock/psyché/post-punk/ noise & Co drivé par un batteur/vocaliste (Kid Millions) - qui a la particularité de posséder au minimum 3 poumons ! - a montré au cours de son long parcours discographique (17 albums et des poussières) une sensibilité pop de plus en plus affirmée, ce Expensive Air semble renouer avec la furia polyrythmique des premiers disques. On se gardera bien de parler de retour en arrière tant ce disque resserré (33 minutes et basta !) tant Oneida maitrise son sujet : des chansons régulièrement accrocheuses et toujours mélodiques lâchées dans des tunnels rythmiques aux architectures et croisements étranges mais qui toujours, mènent à destination. Tout l'art de suspendre le temps présent tout en n'arrêtant jamais sa course souvent folle, d'inviter le chant comme un élément sonore certes essentiels tout en le plaçant en dehors des repères habituels. De temps en temps comme sur « Expensive Air » (le titre), chanté à deux voix, Oneida laisse revenir sa mélancolie dans un filet serré de synthé/guitares/piano, alors que plus tôt, sur le bien nommé « La Plage » (en français dans le texte) il s'amuse avec le fait qu'il ne comprend rien absolument à la langue de Voltaire même s'il en adore les sonorités ! Enfin le groupe garde son meilleur titre pour la fin avec ce très maléfique « Gunboats », pur exercice de style « Oneidien » et earworm de la plus belle des espèces. (YH)