Essentiellement instrumental, Harvest Festival est difficile d'accès. Répétitif, austère, minimaliste, il s'éloigne quelque peu de la folie douce de Hot Chip et leurs mélodies pop. Mais, une fois bien digéré, l'album s'avère hypnotique, et même dansant. S'emparant occasionnellement du micro, Joe Goddard fait planer une demi-âme de Hot Chip sur l'album : une part robotique sur un Go Bananas empruntant la dance vacillante de Vitalic et une autre, plus sensible, sur le mélancolique Coconut Shy et sur Lemon And Lime (Home Time), plage 50% Hot Chip / 50% Kele Okereke (Bloc Party) pour les quelques vocalises tendres. Le reste, d'influence Aphex Twin et Four Tet, pose des ambiances tout aussi fouillées et agrémentées de pics d'un chant synthétique qui sauve les apparences d'un album parfois trop prévisible et inflexible. Quelques morceaux font cependant davantage preuve d'originalité comme la montée en puissance de Strawberry Jam et les sons irréguliers de Pineapple Chunk et Mango Chutney. Sans véritablement de sursaut de de génie ni de coup de mou, les douze compositions de ce Harvest Festival s'enchaînent au final ni trop vite ni trop lentement.