Compte Search Menu

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies permettant d’améliorer le contenu de notre site, la réalisation de statistiques de visites, le choix de vos préférences et/ou la gestion de votre compte utilisateur. En savoir plus

Accepter
 

Emprunter

ou

KUNST DER FUGE
LAIBACH

  • Ref. XL042B
  • DALLAS RECORDS, 2008. Enregistrement 2006.

Objet incongru, " Kunst der Fuge " de Laibach, a t'il été enregistré pour le seul plaisir de publier un disque intitulé " Laibach play Bach " ? Ce qui n'est pas, avouons-le, le plus grand des jeux de mots. Comme l'indique le dossier de presse accompagnant ce nouveau projet, cette interprétation de " l'Art de la Fugue " de Jean-Sébastien Bach par Laibach n'est pas un " simple " concert de Laibach, mais une performance-installation, un concert pour " Kreuzschach und vier Schachspieler", accompagné d'une bande-son et de visuels. Ce projet a été créé en 2006 et la première en a été donnée lors de la Bachfest de Leipzig. Dernier né d'une longue série de projets de reprises, après Queen, Opus, les Beatles et les Stones, les hymnes nationaux, c'est cette fois encore à une pierre angulaire de la musique occidentale que s'attaque le collectif. Sommet d'une carrière dédiée à une musique programmatique, basée sur une forme stricte d'écriture contrapuntique, l' " Art de la fugue " est considéré comme le modèle insurpassable dont se sont inspiré tous les siècles suivants. Genre hautement intellectuel, axé sur la résolution de problèmes formels de structure, utilisant toute la panoplie des ressources transformationnelles et imitatives du canon et du ricercare, la fugue est considérée par ses détracteurs comme par ses admirateurs comme un exercice intellectuel, théorique et formel. Néanmoins, si elle est célébrée pour son approche mathématique rigoriste, l'oeuvre brille également pour son aspect ludique, ses jeux formels. C'est bien sûr une des choses qui rapprochent Bach et Laibach.

Le projet est comme à l'accoutumée assorti d'un accompagnement conceptuel. L'oeuvre de Bach a longtemps symbolisé une certaine rigueur soi-disant germanique, et est considéré comme l'archétype de l'oeuvre exigeante et autoritaire. Ainsi Bach se trouve à son corps défendant ajouté au dossier totalitaire développé par Laibach depuis les débuts du groupe, dossier traquant le totalitarisme tant dans sa version politique que dans ses formes artistiques, en cherchant les symboles dans les avant-gardes historiques comme dans l'art nationaliste. Ainsi le détournement de l'oeuvre de Bach durant les années 1933 à 1945, cherchant à en faire le symbole de l '" Ordre Allemand " est proche de la préoccupation du groupe pour la corruption des avant-gardes d'Europe de l'Est (pensons à Malevitch ou aux constructivistes), détournées par le système et l'idéologie officielle. Une autre clé du projet est à trouver dans l'absence, dans l' " Art de la fugue ", d'indications instrumentales, laissant libre choix aux interprètes éventuels d'en faire une version pour harmonica ou pour kazoo si tel était leur désir. Inspiré par la structure algorithmique de l'oeuvre, Laibach s'est attelé à en faire une version informatique, créant un pont entre J.S. Bach et des pionniers de la techno comme Kraftwerk. La figure de Kraftwerk est en effet convoquée dans l'esprit de la musique comme dans le dispositif scénique, présentant les membres de Laibach (le leader Milan Fras excepté, absent de ce projet) dans une mise en scène sévère et froide rappelant celle de Kraftwerk lors de la tournée minimum-maximum, par exemple. Une dernière clé, qui n'en est pas vraiment une, mais bien plutôt une interférence, venant brouiller les pistes trop simples, est l'ajout au quatuor de quatre joueurs d'échec, entreprenant une partie sur le plateau de jeux d'échec croisé, pour quatre personnes, inventé par George Hope Verney, et ressemblant comme de bien entendu à la croix servant au groupe de logo. Mais la clé principale est à trouver dans l'épigraphe ornant le livret :

It's easy to play any musical instrument : all you have to do is touch the right key at the right time and the instrument will play itself. Johann Sebastian Bach

It's easy to play Bach : all you have to do is open the right program on the right computer and Bach will play itself. Laibach

Écouter les extraits

Interprètes

Pistes

  • 1 Contrapunctus 1
  • 2 Contrapunctus 2
  • 3 Contrapunctus 3
  • 4 Contrapunctus 4
  • 5 Contrapunctus 5
  • 6 Contrapunctus 6, a 4 im stil francese
  • 7 Contrapunctus 7, a 4 per augment et diminut
  • 8 Contrapunctus 8, a 3
  • 9 Contrapunctus 9, a 4 alla duodecima
  • 10 Contrapunctus 10, a 4 alla decima
  • 11 Contrapunctus, a 4
  • 12 Contrapunctus 12, canon alla ottava
  • 13 Contrapunctus 13, canon alla duodecima in contrapunto alla quinta
  • 14 Contrapunctus 15, canon per augmentationem in contrario motu