Partager
LIFE IS SWEET! NICE TO MEET YOU
LIGHTSPEED CHAMPION
- Ref. XL468Y
- DOMINO RECORDING COMPACT (UK), 2010.
L'alchimie des genres musicaux et des époques, renouvelée sur ce Life Is Sweet! Nice To Meet You', est un art que Devonte Hynes pratique de manière aussi unique que prodigieuse. Il ne se contente pas d'être un shaker à influences ou un simple vecteur d'expérimentations en vogue. Quand beaucoup d'artistes gardent un statut de recycleur, lui a su devenir créateur et s'est constitué un univers aux formes et couleurs inédites. Ces quinze chansons lui permettent d'agrandir et d'affiner le décor. A l'image des albums conceptuels, trois interludes viennent ralentir le rythme judicieusement, avec des sonorités originales et déconcertantes: piano baroque pour l'une (« Etude Op. 3 « Goodnight Michalek »), reggae indus ("Intermission2") et bricolage électro-minimalistes pour les autres (« Intermission »). Entouré d'amis musiciens, l'anglais délivre via ses mélodies un voyage surréaliste à travers l'étendue de sa culture musicale. Les ukulélés invitent les pop-songs tortueuses et ses choeurs d'ombre à se pavaner sur des plages exotiques (« There Is Nothing Underwater »). Les contines pour enfants ont échangé le romantisme et les princes charmants pour l'odeur angoissante du suicide et ses corbeaux noirs (« Dead Head Blues », « Middle Of The Dark », « Romart »). Le déluge de sons, d'ambiances et de rythmes différents provoquent chez l'auditeur une désorientation jouissive. La brit-pop des années 2000 rencontre le rock'n'roll des sixties, ses riffs surchauffés, dans un climat d'excitation générale (« Faculty Of Fears », « Marlene », « Madame Van Damme »), tandis qu'à l'horizon, les silhouettes d'un cowboy et de sa monture déboulent dans un soleil de feu (« Sweetheart »). L'aisance de Devonte Hynes dans cette immense jonglerie sonore s'étend à perte de vue depuis des thèmes à la Tim Burton arrosés de choeurs alcoolisés (« The Big Guns Of Highsmith »), jusqu'aux ballades pop-folk de cabaret (« Smooth Day (At The Library) »), en passant par les envolées de cordes has-been des années 70 (« I Don't Want To Wake Up Alone »). Puis c'est un air glacial et mélancolique qui finit par mettre un terme à cinquante minutes de sensations folles (« A Bridge And A Goodbye »).
Interprètes
Pistes
- 1 Dead head blues
- 2 Marlene
- 3 There's nothing underwater
- 4 Intermission
- 5 Faculty of fears
- 6 The big guns of Highsmith
- 7 Romart
- 8 I don't want to wake up alone
- 9 Madame Van Damme
- 10 Smooth day (at the library)
- 11 Intermission 2
- 12 Sweetheart
- 13 Etude Op.3 'Goodnight Michalek'
- 14 Middle of the dark
- 15 A bridge and a goodbye