Il a fallu attendre 26 ans pour enfin pouvoir entendre Rack, un nouvel album de ces maîtres-étalons du noise rock, grands déclencheurs de vocations musicales et incontestables meilleurs trublions scéniques des années 1990, revenus fouler les planches à quelques rares occasions ces dernières années, mais sans nouveaux matériels à défendre ! Sorti sur le label Ipecac de Mike Patton (qui a monté le projet Tomahawk avec le guitariste de J.L. après les avoir vus live), Rack renoue avec la fureur rentrée mais plus aérée dans son agencement (production signée du méconnu Paul Allen), du dernier et mal aimé dernier disque Blue (1998). Le quatuor US, est revenu à son effectif d'origine, s'appuyant sur cette redoutable section rythmique Mac McNeilly (c'est lui le revenant à la batterie) /David Sims (basse), souple, claquante et reptilienne, sur laquelle l'inventif guitariste Duane Denison brode des motifs de guitares secs et cisaillant (et jazz et punk dans l'esprit). Le tout poussé par un David Yow - chanteur & grimpeur de publics - qui s'égosille toujours comme s'il avait croisé un sérial killer dans salle de bain le matin, injecte à chacun de ses brulots sa dose nécessaire de malignité jouissive. Partagé entre charges bien senties (« Hide & Sick », « Lord Godiva », « Moto(r) ») et mélodies serpentines et poisseuses (« Armistice Day », Swan The Dog ») Rack se pose carrément là comme l'un des albums de 2024 et Jesus Lizard comme LE retour gagnant de cette même année. (YH).