Deuxième album des Parenthetical Girls, après un nouveau changement de line-up. Le personnel, assez flottant jusqu'ici semble se stabiliser autour de Zac Pennington, Jherek Bischoff, et Sam Mickens, avec la participation de Matt Carlson, Rachael Jensen, Brenna Murphy, Brent Smith, et Jeremy Cooper entre autres.. Trois ans se sont écoulés depuis leur premier album, (((GRRRLS))), sorti sur le label Slender Means Society en 2004. Trois ans passés en tournée aux cotés de gens comme Xiu Xiu (dont le leader, Jamie Stewart, avait mixé une face de (((GRRRLS))) ), Deerhoof, The Microphones, Casiotone For the Painfully Alone, et, bien sûr, The Dead Science, dont Jherek Bishoff et Sam Mickens sont également membres. Trois ans passés également à collecter les chansons qui constituent cet album, et à peaufiner des musiques à l'instrumentation très hétéroclite : des synthétiseurs criards, des xylophones délicats, des percussions pour enfant, des cordes en tout genre. Une musique mi-jouette, mi-expérimentale, au service de textes quasi uniformément dépressifs. Episodes psychotiques, odes au suicide, histoires gratinées de grossesses non-désirées (" you took nine months to destroy my body " sur "I Was A Dancer") et visions sordides de puberté qui se passe mal (pensez " Carrie " de De Palma), le tout chanté d'une voix nasillarde, qui rappelle Jamie Stewart, justement, dans le meilleur des cas, et des souvenirs horribles, dans le pire. Si l'album a ses faiblesse, dans les textes principalement, se complaisant dans le glauque et le désespoir adolescent, il comporte aussi (et surtout) de très grands moments : la suite philspectorienne qui va de " I Was the Dancer " à " Survived By Her Mother " en passant par les magnifiques " Oh Daughter/Disaster " et " The Weight She Fell Under ", les bizarreries instrumentales des trois morceaux suivants, le final glaçant qu'est " Stolen Children " et ses histoires de frère jumeau mort. Zac Pennington se plonge avec une jouissance dégoûtée dans ses obsessions et ses cauchemars, ou des cauchemars d'emprunt, une grande partie des textes étant chantés d'un point de vue féminin, renforçant encore l'impression de malaise et d'ambiguïté du propos. Mais, d'irritant qu'il semble être dès les premières notes, cet album se révèle rapidement aussi équilibré qu'il est audacieux, et aussi pop qu'il est dépressif. (bd)