SPIRIT OF EDEN
TALK TALK
- Ref. XT057K
- EMI, 1988.
En quatre albums Talk Talk se distingue comme l'un des phénomènes les plus expéditifs de la pop des années 80. Pas question de rentabiliser des formules ni de s'éterniser sur ses acquis. Le groupe démarre en 1982 avec un disque très new-wave pop à l'instar de toute la vague anglaise de l'époque. The Party's Over ne contient toutefois pas encore les qualités de machine à tubes qui seront l'affaire de It's My Life, disque émancipé sorti en 1984, et dans lequel on décèle une intelligence qui ne cessera de se confirmer. C'est avec The Colour of Spring sorti en 1986, que Talk Talk réalise le disque pivot de ce parcours qui l'amène progressivement sur un terrain impressionniste. Ici les ingrédients pop et la finesse architecturale se confondent dans des morceaux plus FM (Living In Another World, Life's What You Make It) ou éthérés (April 5th, Chameleon Day). Spirit Of Eden avec ses longs silences franchit en 1988 le dernier pas. Celui qui donne à Talk Talk son statut de groupe progressiste culte que seul un chapitre (Laughing Stock en 1991) sépare encore du split définitif, dernière marque d'élégance d'un groupe qui ne s'est jamais retourné sur son passé. HW
(Talk Talk a donné tout ce qu'il pouvait à la pop : trois albums et une demi-douzaine de hits implacables. Il est désormais temps pour lui d'explorer plus en profondeur les rivages musicaux qui le fascinent depuis si longtemps et avec lesquels il n'a fait que flirter jusqu'alors : la musique du début du XXe siècle (Debussy, Satie), le jazz modal (Gil Evans) ou le rock progressif (Can est une influence majeure pour le bassiste Paul Webb et le batteur Lee Harris). Satisfait par le succès international de The Colour Of Spring, EMI accorde un budget très confortable pour l'enregistrement suivant. Mark Hollis et Tim Friese-Greene travaillent plus minutieusement que jamais. Ils jouent avec les harmonies mais aussi la dynamique, les contrastes entre les murmures et les guitares amplifiées, les respirations rythmiques et les silences - exactement comme Miles Davis qui cherchait l'épure mélodique en jouant seulement les "bonnes notes". Le groupe accumule des heures d'enregistrements qu'il façonne par la suite derrière la console. (Magic!))
Interprètes
- Lee HARRIS : Drums
- Paul WEBB : Guitare basse
- Tim FRIESE-GREENE : Guitare, Harmonium, Piano, Orgue
- Mark HOLLIS : Orgue, Piano, Voix, Guitare
- Martin DITCHAM : Percussion
- Robbie MCINTOSH : Twelve-string guitar, Dobro
- Mark FELTHAM : Harmonica
- Simon EDWARDS : Guitare basse
- Danny THOMPSON : Contrebasse
- Henry LOWTHER : Trompette
- Nigel KENNEDY : Violon
- Hugh DAVIES : Instrument(s) indéterminé(s)
- Andrew STOWELL : Basson
- Michael JEANS : Oboe
- Andrew MARRINER : Clarinette
- Christopher HOOKER : Cor anglais
- CHOIR OF CHELMSFORD CATHEDRAL
Pistes
- 1 The rainbow
- 2 Eden
- 3 Desire
- 4 Inheritance
- 5 I believe in you
- 6 Wealth