CONCERTOS 8 MAINS
Sommaire
D'une part, Isabelle et Florence Lafitte se produisent sur un des meilleurs piano à queue du monde, le Concert Royal de Grotian-Steinweg, et d'autre part, le duo Olivier Vernet /Cédric Meckler jouent sur l'orgue de la Cathédrale d'Angers, un Aristide Cavaillé-Coll (1873) revu en 1959 par Beuchet-Debierre. Cette configuration unique au monde a nécessité une adaptation des transcriptions initialement écrites pour deux pianos à huit mains, l'une par Théodor Kirchner (1823-1903) et l'autre par Paul Fiodorovitch Juon (1872-1940).
Il n'est pas inintéressant de retracer l'histoire de ces oeuvres. En 1854, Robert Schuman découvre les premières compositions de Brahms (1833-1897) et l'encourage à se lancer dans l'écriture symphonique. Peu familiarisé avec ce langage, Brahms s'essaye dans un premier temps à l'écriture d'une pièce pour deux pianos, puis, insatisfait du résultat, la transforme en une sonate pour piano à quatre mains aujourd'hui perdue.
Quelques années plus tard, c'est contraint et forcé par son éditeur qu'il acceptera de faire un arrangement pour piano à quatre mains de son premier concerto pour piano et orchestre opus 15. C'est alors que Theodor Kirchner lui propose d'en faire une transcription pour deux pianos à huit mains, une solution de nature à répondre aux doutes de Brahms car elle demande moins de simplifications de la partition originale. Le deuxième concerto pour piano et orchestre opus 83 composé vingt-deux ans plus tard connaîtra un cheminement semblable: outre la version originale, il en existe un arrangement pour deux pianos à quatre mains faite par le compositeur lui-même et une transcription pour deux pianos à huit mains réalisée Paul Fiodorovitch Juon.
Andrée Förster